Dans quelques jours, la mairie de Libreville lancera donc une vaste opération de lutte contre l’insalubrité et l’occupation illégale du domaine public. Cette nouvelle campagne de déguerpissement qui concernera plusieurs quartiers de la capitale, vise à libérer les trottoirs de l’occupation anarchique, à restaurer la circulation piétonne et à améliorer le cadre de vie urbain.
Mais cette annonce, peut-elle susciter de l’enthousiasme dans l'opinion ? Tant elle rappelle celles – innombrables – l'ayant précédé : les occupants illégaux (commerçants, garages…) sont déguerpis aujourd'hui, des semaines après, ils reviennent de plus belle. Et tout revient comme avant. Comme un cycle sans fin. Depuis environ deux décennies des campagnes de déguerpissement sur des espaces publics ont été menées à grand renfort des campagnes médiatiques par les équipes municipales successives.
Mais pour quels résultats au final ? Du temporaire faute d’alternatives viables. Commerçants, vendeurs à la sauvette, propriétaires de garages ou d’ateliers informels finissent toujours par réinvestir l’espace public. L e nœud du problème reste inchangé : l’absence de solutions durables. ni plan de relocalisation claire, ni politique de réinsertion économique solide n’ont été proposés jusqu’ici.
Et au cœur de ce " théâtre urbain ", comme le qualifient certains observateurs, une réalité sociale incontournable : pour de nombreux Gabonais, l’économie informelle reste la seule voie de subsistance dans un contexte de chômage massif.
Déguerpir oui, mais pour aller où ? Ce dilemme structurel mine la crédibilité de ces campagnes, pourtant lancées avec des objectifs louables sur le papier. Et pour nombre de concitoyens, cette nouvelle op ération s’annonce moins comme un tournant décisif que comme un nouvel épisode d’un rituel administratif sans lendemain réel.
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