Pour avoir négocié depuis plus d’une vingtaine d’années la dette intérieure dans le cadre des différents Clubs de Libreville, le nouveau ministre d’État en charge de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, Henri-Claude Oyima, se présente, quoi qu’on dise, comme la personnalité incontournable face à cette problématique.
Le succès de l’opération "Mouele" dont il est l’un des artisans majeurs témoigne, une nouvelle fois, de ses talents de négociateur et de sa parfaite connaissance des milieux financiers. En effet, faut-il le rappeler, cette opération qui avait pour but le reprofilage partiel de la dette et une mobilisation des ressources a permis, grâce à un dialogue avec les créanciers nationaux, de rééchelonner la dette intérieure. Ce sont ainsi 2 485 milliards de FCFA qui ont été apurés, renforçant la confiance des partenaires économiques et réaffirmant la crédibilité du Gabon sur les marchés régionaux.
Face aux exigences des bailleurs de fonds, notamment du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, la personnalité et la crédibilité du médiateur concourt, dans la majorité des cas, aux succès des négociations.
Avec sa stature de 1er banquier de la sous-région avec son groupe tentaculaire BGFI Holding, les administrateurs des 2 principales institutions de Bretton Woods auront un interlocuteur de poids face à eux. D’autant plus que plusieurs analystes financiers prédisent "de vives empoignades à venir" entre le Gabon et ses traditionnels bailleurs de fonds concernant, entre autres, certains grands projets économiques jugés non prioritaires, les recrutements massifs dans la Fonction publique, la suppression des subventions au carburant, l’annulation de certaines mesures sociales ou encore la réduction du train de vie de l’État.
Henri-Claude Oyima devra habilement manœuvrer en utilisant les recettes magiques qui ont permis à son groupe de réaliser des performances majeures, même en temps de crise. Des références qui font la quasi-unanimité dans l’opinion publique quant à sa capacité à gérer les hommes et les situations.
Mais pour garantir le plein succès de son nouveau challenge, le nouveau ''grand argentier'' du pays, devrait-il faire le sacrifice de prendre congé de ses fonctions au sein de la holding ? Au risque que l’on évoque des conflits d’intérêts évidents entre sa volonté de redresser et d’assainir l’économie nationale et le souci de faire prospérer son groupe financier.
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