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Société & Culture

Affaire Taxis Yaris : comment démêler le vrai du faux ?

Affaire Taxis Yaris : comment démêler le vrai du faux ?

Tout serait parti d'une rumeur, selon laquelle une communauté étrangère, précisément les "Bamoun", mécontente de l'arrivée du projet Taxi Gab +, lancé par le chef de l'État dans le but de résorber en partie le chômage chez les jeunes Gabonais, aurait fait entrer dans notre pays, une centaine de taxis de marque Yaris. But : maintenir ce secteur clé de l'économie entre les mains des non-nationaux.

En réaction, et sur ordre des autorités de notre pays, les unités de la Brigade terrestre sud de la gendarmerie nationale et d'autres éléments des force de police nationale (FPN) vont lancer une vaste opération d'identification et d'arrestation de tout individu en possession d'un véhicule de marque Yaris. L'idée étant d'ouvrir une enquête afin de démêler le vrai du faux. Qui sont les personnes concernées et que leur reproche-t-on ?

Pour en savoir plus, nos reporters se sont rendus du côté du Camp Roux. Là-bas, après s'être présentés à la guérite, et après avoir décliné notre identité et l'objet de notre visite, l'un des commandants de cette brigade va nous signifier qu'il ne peut rien nous dire à ce sujet. Les personnes au fait du dossier étant absentes de leurs postes, nous avons été invités à revenir "un jour ouvré".

Plus loin, et soucieux de comprendre les tenants et les aboutissants de ce dossier "sensible", l'une des victimes, rencontrée hier, nous a partagé l'expérience vécue le mois dernier. "Le 23 avril 2025 en début d'après-midi au niveau du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), mon taxi, de marque Toyota Yaris, mis en circulation depuis avril 2024, a fait l'objet de saisie par les agents du camp Roux", raconte l'intéressé sous couvert d'anonymat.

"Un agent est monté dans le véhicule conduit par mon chauffeur et a intimé l'ordre à ce dernier de garer dans les locaux du camp Roux. Les documents (carte grise, visite technique, assurance et les clés du véhicule) ont été confisqués au niveau du camp Roux, avec l'ordre pour le propriétaire de s'y rendre avec les papiers d'achat du véhicule le lendemain", poursuit la victime de l'opération en cours.

Et d'ajouter : "J'ai apporté l'ensemble de mes documents d'acquisition. J'ai été auditionné et j'ai produit l'ensemble des documents que j'avais reçus du vendeur à l'achat. Un compte-rendu d'audition a été dressé, mes documents d'achat joints, les documents de la voiture (quittance de la taxe sur la proprieté des personnes physiques et transports urbains et le reçu du règlement de l'impôt synthétique) pour prouver aux agents ma bonne foi. Après plusieurs heures d'attente, l'agent nous demande de rentrer chez nous et d'attendre l'appel des chefs. Durant notre entretien, le mot d'ordre était juste la patience sans aucune explication."

Ce que ne comprennent surtout pas les propriétaires de véhicules arraisonnés, c'est le silence des autorités devant cette situation. Ils s'interrogent sur le bien-fondé d'un tel mutisme, quand pour certains d'entre eux, cette activité permet de nourrir une famille et bien plus.

N'est-il pas plus juste d'évaluer les potentiels "hors-la-loi" sur la base des documents officiels du véhicule ? Notamment à travers la date d'achat et de mise en circulation ? Les services de la Gendarmerie nationale gagneraient à communiquer, de sorte à éviter toute confusion et de laisser de nombreux ménages dans le désarroi.

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