Le Gabon veut donner une autre dimension à son secteur avicole. Le 30 mai dernier, le Conseil des ministres a décidé d'arrêter, dès le 1er janvier 2027, l'importation de poulet de chair. Les raisons ont été communiquées : redonner toute sa place à la production avicole nationale, stimuler l'investissement agricole, réduire la dépendance alimentaire, renforcer la balance commerciale, favoriser l'émergence d'un tissu d'emplois ruraux, créer des écosystèmes économiques.
Il faut être de mauvaise foi pour ne pas saluer cette ambition. Il reste cependant à voir comment tout cela va être mis en musique. Les éleveurs locaux ont-ils la capacité technique et financière de s'aligner sur la trajectoire et les objectifs voulus par les gouvernants ? Comment cette nouvelle orientation sera-t-elle conduite ? Entre les nationaux et les expatriés, à qui s'adresse cette mesure ? Le ministère concerné est-il au fait des réalités des éleveurs locaux ? Ce sont là autant de préoccupations auxquelles il est essentiel d'apporter des réponses idoines, au risque de passer pour "un tirailleur qui tire ailleurs".
La Smag reste le premier producteur de poulet de chair au Gabon. Mais à côté, il y a des Gabonais qui sortent du lot et font la fierté du pays. C'est le cas d'Hervé Patrick Opiangah, qui trône en tête du classement des nationaux. Il est impossible de faire sans lui si l'objectif est d'asseoir une stratégie ambitieuse de relance de la production nationale et de réduction de la dépendance alimentaire. Cela dit, les éleveurs sont invités à prendre conscience des enjeux. "Pendant des années, les obstacles politiques ont freiné l’émergence de véritables filières locales dans ce secteur. Dans ce domaine aussi structurant, rien ne peut évoluer sans une volonté étatique claire, accompagnée de mesures concrètes comme des incitations fiscales, des crédits adaptés ou des subventions ciblées", a réagi l'un d'entre eux.
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