Le 9 octobre 2025, le monde a célébré la Journée internationale de la Poste. Au Gabon, la date est passée inaperçue. Alors que ce symbole du service public, dépendant des subventions de l’État, est à bout de souffle. Plombé par des salaires impayés (lire ci-dessous), menaces de grève à répétition et des scandales de gestion.
Mais comment guérir ce grand malade ? Dans un livre commis, intitulé : ''La Poste réinventée : une stratégie d’innovation au coeur des territoires africains'', notre compatriote André Bouassa, président-directeur général de “Pay Rem Group”, diplômé de Harvard, et expert en ingénierie financière, avance des pistes de solutions.
Selon lui, beaucoup de Postes à travers le monde connaissent les mêmes difficultés, "mais celle du Gabon est dans un état très critique", reconnaît-il. Tout en indiquant que le problème ne vient pas seulement des changements des directeurs à sa tête, mais aussi et surtout d'une “absence de volonté politique forte et d’une réinvention complète du modèle, fondée sur une synergie entre l’État, les régulateurs, les partenaires financiers, les PME, les startups et le secteur informel”. Mais pour que la Poste redevienne un instrument d’inclusion, d’innovation et d’impact socio- économique, l'auteur énonce trois priorités : moderniser les services ; introduire de nouvelles solutions financières et créer une Poste avant-gardiste, durable et utile à la population.
Dans cette optique, il propose la transformation des agences postales en hubs financiers de proximité, offrant des services de mobile money : transferts internationaux, GAB, TPE et paiements par QR Code. Ces agences pourraient aussi, selon lui, assurer le paiement des salaires et factures, la collecte des taxes publiques, et devenir des entrepôts connectés via une marketplace nationale intégrant un système d’e-logistique intelligent pour soutenir le commerce numérique.
"En s’appuyant sur son réseau national, la Poste pourrait alors devenir un réseau de hubs numériques dédiés au e-gouvernement et à la digitalisation des services publics dans les zones rurales, participant ainsi à la transformation digitale du pays", confie M. Bouassa. Non sans rappeler que la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) assure le portage institutionnel du projet, la Banque africaine de développement (BAD) en garantit le financement, tandis que Pay Rem Group intervient comme partenaire technique, stratégique et exécutant dans la réinvention des postes des 6 pays de la sous-région.
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