Par une journée de juin, un transport en commun nous débarque devant l'usine de production d'eau potable, dans le 3e arrondissement de Port-Gentil. Un coup d'œil furtif laisse entrevoir un site totalement abandonné. Aucune présence humaine à première vue.Nous apercevons un vieux camion et un véhicule de marque Toyota de type Prado de couleur noire sur cales. Sans doute en panne.
À la guérite, il y a néanmoins un jeune homme.Selon lui, l'accès est naturellement interdit à toute personne étrangère au service. Dans ce cas, auprès de qui recueillir des informations ? Il n'en sait pas plus. Mais à peine avons-nous commencé à échanger qu'une ombre humaine apparaît, surgie des hautes herbes qui ont envahi le site.
C'est l'agent d'astreinte. Il est catégorique : il n'a aucune information à nous fournir. Ceci relevant du service communication de l'entreprise. Pendant ce temps, nos yeux, tels des radars, balaient la zone. Constat accablant : mûrs décrépits, portes et fenêtres éventrées. Plus loin, du matériel exposé sens dessus dessous. Le bâtiment qui accueille l'eau brute de Mandorové est lui aussi dans un état piteux.
La déchéance en somme. La pelouse n'est plus entretenue depuis des lustres. Une cité fantôme en plein cœur de Port-Gentil. Puis nous tombons sur un retraité de la SEEG. À l'en croire, les projets entrepris visaient simplement à décaisser l'argent pour se remplir les poches, prenant l'exemple du chantier de Mandorové qui a coûté aux contribuables plus de 2 milliards de francs, sans résultat probant. "J'ai foi aux nouvelles autorités grâce auxquelles la SEEG retrouvera ses lettres de noblesse. Toutefois, un audit est indispensable pour déterminer les responsabilités".
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