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Économie

Pêche : comment le Gabon peut-il renégocier l’APPD avec l’Union Européenne ?

Pêche

Valorisé à environ 17 milliards de francs CFA, ce protocole permettrait de renforcer la gouvernance des pêches, la protection de l’environnement marin et le soutien à la création d’emplois et d’activités dans le secteur de la pêche.

Mais le 4 juin 2025, soit 4 ans plus tard, le conseil des ministres, présidé par le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, le gouvernement de la République a adopté une série de mesures visant à protéger ses ressources naturelles. Parmi celles-ci, la valorisation des ressources halieutiques. En particulier, la révision de l’APPD. 

Dans cette logique, le président de la République, « a pris acte des limites structurelles de l’Accord de Partenariat de Pêche Durable (APPD) signé avec l’Union européenne en 2007, renouvelé à plusieurs reprises, et actuellement en vigueur depuis 2021 pour une durée de six ans ». 

Au cours de ce conseil des ministres, « le chef de l’État a indiqué que cet accord, dans sa formulation actuelle, ne saurait être reconduit en
l’état. Il a souligné le caractère profondément déséquilibré du partenariat, dont les retombées économiques pour l’État gabonais restent largement insuffisantes, au regard de la richesse extraite de nos eaux territoriales par les flottes européennes
 ». 

Selon les autorités gabonaises, « les recettes issues de cet accord ne compensent ni la valeur réelle des captures, ni les coûts assumés par l’État en matière de surveillance et de contrôle, ni les pertes de valeur ajoutée dues à l’absence de transformation locale ». 

En effet, deuxième partenaire de l’UE en matière de pêche thonière avec un tonnage de référence convenu à 32 000 tonnes annuelles, le Gabon va renégocier. Pour ce faire, des discussions devraient s’ouvrir entre les deux parties, pour redéfinir un nouveau cadre de l’accord. L’idée serait pour la partie Gabonaise de revaloriser le contrat, sinon, de limiter la gestion de son espace maritime par son partenaire. 

Pour l’ambassadrice de l’UE, Cécile Abadie « c’est une décision souveraine de la part du Gabon et chacun de nos pays partenaires dispose de la possibilité de dénoncer cette coopération. Je crois qu’il faut préciser que cette coopération repose à la fois sur un accord, qui est donc une sorte de document cadre qui a été renouvelé tous les 6 ans de manière tacite. Et au sein de chaque accord on peut négocier différents protocoles de pêche qui, eux, précisent les quantités, la rétribution financière, le prix à la tonne, etc ». 

En effet, le protocole de pêche stipule que les opérateurs européens ne peuvent avoir accès qu’à la partie surplus, la partie non exploitée par le pays. Les opérateurs ne peuvent en aucun cas interférer avec la pêche côtière et avec la pêche artisanale. Et les quantités sont basées sur un certain nombre d’avis scientifiques qui sont émis par différentes sources, mais notamment aussi par des organisations régionales de pêche, auxquelles le Gabon fait partie également.

Les prochaines semaines permettront donc aux deux parties d’ouvrir des discussions en vue de trouver un terrain d’entente.
 

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