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Provinces

''Nous allons à ces élections avec l’ambition de contribuer à doter le président de la République d’une majorité parlementaire confortable...''

Paulette Missambo

L'Union. Madame la présidente, vous venez de boucler une tournée de restitution des travaux parlementaires dans la province de l’Ogooué-Lolo, quels sentiments vous animent après ce contact direct avec les populations locales ?

- Paulette Missambo : Conformément au calendrier constitutionnel, le Sénat de la Transition est effectivement en intersession. Comme beaucoup de mes collègues, j’en ai profité pour rendre visite aux populations de ma circonscription électorale afin de les tenir informées des avancées induites par les réformes engagées durant la session échue. J’en ai aussi profité pour évoquer avec elles les chantiers du futur. Pour dire les choses clairement, il était surtout question de parvenir à une compréhension partagée des enjeux et défis de l’heure. C’est cet objectif qui a motivé ma démarche. J’espère être parvenue à convaincre les populations de s’unir autour d’un objectif : accompagner le président de la République dans sa volonté de bâtir un édifice nouveau pour l’essor de tous vers la félicité. Même si rien n’est jamais définitivement acquis, j’ai le sentiment d’avoir contribué à maintenir la flamme de l’espérance et du renouveau allumée le 12 avril 2025.

Quel message leur avez-vous porté ?

- J’avais à coeur d’exposer les enjeux et défis inhérents aux engagements de la dernière élection présidentielle afin de maintenir le lien de confiance entre Son Excellence, le président Brice Clotaire Oligui Nguema, et les populations de l’Ogooué-Lolo et spécialement celles du département de Mulundu. Durant la dernière campagne présidentielle, nous nous sommes engagés à protéger les populations rurales. Dans cette optique, des actions concrètes ont été annoncées. Je me devais de dire ce qui a déjà été fait dans ce sens. Comme vous le savez, la Constitution fait obligation à l’Etat de mettre en oeuvre une politique de décentralisation porteuse d’un développement local équitable, démocratique et inclusif.

Durant la dernière session et après des décennies d’atermoiements, une loi de programmation a enfin été adoptée. Désormais, les moyens et les compétences pourront être transférés de l’Etat central aux collectivités locales. Des textes d’application doivent être pris, mais c’est déjà une grande avancée vers l’autonomisation des populations rurales. En tant que présidente du Sénat de la Transition, je me devais de le dire et de l’affirmer, comme je me dois d’inviter l’administration centrale et l’ensemble des populations à se tenir prêtes à faire évoluer leurs pratiques, afin de tirer le meilleur parti de cette loi qui constitue une vraie révolution.

Les comptes rendus parlementaires sont souvent des occasions d’échanges avec les populations qui généralement en profitent pour exprimer leurs préoccupations. Que retenez vous des doléances à vous soumises ?

- Cette tournée m’a confortée dans l’idée que les deux septennats d’Ali Bongo Ondimba n’ont rien changé au vécu des populations de l’arrière-pays. Comme depuis de trop longues années, nos compatriotes vivent sans eau courante ni électricité, elles n’arrivent pas toujours à bien se soigner. Pour pallier cette situation, elles ont encore recours à leurs parents, amis et connaissances installés en zones urbaines. Malgré le battage médiatique fait autour de certaines études, notamment la stratégie d’investissement humain au Gabon formulée par le Cabinet Mc Kinsey, le pouvoir déchu ne s’est jamais saisi des préoccupations des Gabonais. Là où nos compatriotes attendaient une intervention de l’Etat, le pouvoir s’est contenté de faire la communication et de la propagande. Or, nos populations ne demandent ni la lune ni l’aumône.

Le Sénat a également adopté la loi portant répartition des sièges des députés (145) et des sénateurs (70). D’aucuns estiment que le nombre de sénateurs est très élevé, brandissant le coût financier de cette Chambre du Parlement. Qu'en pensez-vous ?

- Il a été prouvé dans les grandes démocraties que le bicaméralisme, un système où le pouvoir législatif est exercé par deux Chambres, la Chambre haute (le Sénat) et la Chambre basse (l’Assemblée nationale), est important dans la mesure où il permet une meilleure représentation de la société, un examen plus approfondi des lois et un contrepoids au pouvoir exécutif.

Cela dit, le Sénat n’est pas un doublon de l’Assemblée nationale comme certains le pensent. Car, au-delà de partager avec l’Assemblée nationale la fonction législative, en votant les lois, en consentant l’impôt, exerçant un contrôle sur l’action du gouvernement et évaluant les politiques publiques, le Sénat défend les intérêts des territoires dont il est constitutionnellement le représentant...

S’agissant du coût financier, le Sénat est soumis aux règles de la comptabilité publique. Le nombre de sénateurs quant à lui renvoie à la loi organique relative à la décentralisation. Le terme collectivité locale fait référence au département, à la commune ou à toute autre collectivité territoriale qui pourrait être dotée par la loi de la personnalité juridique ainsi que de l’autonomie administrative et financière. Dès lors, il est aisé de comprendre que le découpage électoral s’est fait sur la base des données objectives. D’ailleurs, le nombre de sénateurs a connu une diminution drastique : il est passé de 102 en 1997 à 70 aujourd’hui, alors que notre pays compte 100 collectivités locales. Maintenant, on ne va pas indéfiniment revenir sur l’utilité du Sénat...

Parlons maintenant des élections qui pointent à l’horizon. Dans quel état d’esprit l’Union nationale (UN), votre parti politique, entend-il aborder ces échéances ?

- Au lendemain de ma nomination comme présidente du Sénat de la Transition, j’ai désigné et ce conformément à nos statuts, une présidente intérimaire. Il s’agit de Mme Jeanine Taty-Koumba, par ailleurs députée de la Transition. J’incline à penser que cette question aurait dû lui être adressée. Qu’à cela ne tienne, je demeure la présidente élue de l’UN, un parti de la majorité présidentielle, engagé aux côtés du président de la République.

Comme je l’ai dit lors de notre 3ème Congrès extraordinaire, nous allons à ces élections avec l’ambition de contribuer à doter le président de la République d’une majorité parlementaire confortable, susceptible de l’accompagner dans la mise en oeuvre de son projet de société. Nous y allons aussi avec nos valeurs de liberté, de travail et de solidarité ainsi que nos principes de patriotisme, de transparence et de justice.

Nous espérons que la majorité présidentielle sortira renforcée de ces élections. C’est pourquoi, je réaffirme notre disposition d’esprit à échanger et concevoir une stratégie commune aussi bien avec nos alliés traditionnels que sont : le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) et Les Démocrates (LD), qu’avec l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB).

L’UN présentera-t-elle des candidats dans toutes les circonscriptions électorales ?

- La politique a un coût. Les élections aussi. Le financement des campagnes est une question fondamentale qui détermine le caractère disputé, concurrentiel et compétitif des élections. Le Code électoral consacre le principe d’un financement public au bénéfice des candidats. Mais le mécanisme reste à affiner. J’ose espérer que l’Etat fera un geste en ce sens. Si nous voulons des élections totalement inclusives et compétitives, la question du financement public ne doit pas être éludée. En ce qui concerne l’UN, nous présenterons des candidats en tenant compte de plusieurs éléments, notamment notre maillage territorial.

Serez-vous candidate à la députation à Mulundu ? Conduirez-vous une liste aux locales en vue des élections sénatoriales ?

- Comme vous le relevez implicitement, les prochaines élections locales seront suivies des sénatoriales. La composition de la Chambre haute du Parlement sera donc déterminée par les résultats des prochaines locales. Militante disciplinée, j’ai été investie par mon parti aux locales. Je conduirai donc la liste de l’Union nationale dans la commune de Lastoursville avec l’ambition de l’emporter. J’ai une expérience de la vie parlementaire. Je mesure les défis de notre temps. Je considère que nous devons amplifier et consolider les réformes engagées depuis bientôt deux ans. Notre pays doit se rassembler autour d’une seule ambition : construire un Gabon pour tous, un Gabon qui rendra à chacun sa dignité, sa liberté et sa fierté. C’est cette perspective, et elle seule, qui fonde ma candidature aux prochaines élections locales.

Le président Oligui Nguema a créé son parti politique : Union démocratique des bâtisseurs (UDB). Quel est le positionnement de l’UN quant à cette formation politique ?

- L’UDB a été créée par le président de la République qui se trouve être par ailleurs, son président. L’UN est un soutien historique du président Oligui Nguema. L’UDB et l’UN ont donc vocation à faire cause commune afin d’accompagner au mieux le chef de l'Etat dans la mise en oeuvre du projet de société sur la base duquel il a été plébiscité par les Gabonais.

Votre mot de fin ?

- (...) Notre pays a trop longtemps été en attente de renouveau. Chacun de nous doit se dire que tout ce que nous entreprenons n’a de sens que si ça sert à préparer un avenir meilleur à nos enfants et petits-enfants. Les réformes que nous portons, les combats que nous menons et les alliances que nous bâtissons ne doivent viser qu’un seul but : faire en sorte que chaque Gabonais retrouve sa dignité, sa liberté et la fierté d’appartenir à une Nation juste et prospère. C’est cette conviction qui fonde mon engagement. Et c’est dans cet esprit que j’invite nos compatriotes à se mobiliser et à pendre part massivement aux prochaines élections. Il en va de notre destinée commune.

 

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