Poste SA : les agents réclament 3 mois d’arriérés de salaires

Le ton est monté hier vendredi à La Poste SA. Dans une déclaration lue par le secrétaire général du Synaposte, Davy Mamboundou, les agents ont dénoncé une situation "insoutenable" caractérisée par un trimestre de salaires impayés. Depuis juin 2025, les postiers ne perçoivent plus leurs émoluments de manière régulière. Sur 5 mois d’arriérés – seuls 2 mois ont été réglés en octobre, "à une semaine d’intervalle".

Et bien que le mois de novembre évolue sans garantie de paiement, le personnel continue d’assurer le service public postal, "au détriment de sa propre dignité". Le syndicat fustige le "mutisme incompréhensible" de La Poste SA et interpelle, une fois de plus, les plus hautes autorités.

La Direction générale est accusée de "pilotage à vue", avec des décisions improvisées. Un directoire en con it permanent et en rupture de confiance généralisée. Et à cette crise de gouvernance, le Synaposte ajoute la suspension récente de l’assurance maladie et l’incapacité des agents à subvenir à leurs besoins essentiels. Il pointe également la mauvaise gestion de la subvention d’équilibre. Mécanisme censé compléter la masse salariale.

Faute d’investissements depuis plus de 10 ans et avec des recettes en chute libre, l’enveloppe annuelle a été “entièrement consommée entre janvier et mai 2025", explique M. Mamboundou. En cause, il cite une dérive inquiétante de la masse salariale passée de 479 millions en décembre 2024 à 624 millions dès janvier 2025. "Les postiers ne sont que des victimes", insiste le Synaposte. D'où l'invite faite à l'État, qui nomme les dirigeants, à garantir un contrôle rigoureux des fonds publics.

Saluant les efforts du ministre de la Communication, le Synaposte tire toutefois la sonnette d'alarme : "Laisser La Poste s’effondrer, c’est mettre en péril un service public vital et la dignité de centaines de travailleurs".