Le scénario n’aura surpris personne. En Côte d’Ivoire, le chef de l’État sortant, Alassane Dramane Ouattara, a largement remporté l’élection présidentielle du 26 octobre, recueillant 89,77 % des voix selon les chiffres provisoires publiés ce lundi par la Commission électorale indépendante (CEI). À 83 ans, l’économiste-président prolonge ainsi un règne entamé en 2011, après un scrutin jugé calme, mais privé de véritable compétition.
Derrière lui, l’entrepreneur Jean-Louis Billon, candidat du PDCI, plafonne à 3,09 %, tandis que le taux de participation national s’établit à 50,10 %, selon le président de la CEI, Ibrahime Kuibiert Coulibaly.
Pour ce scrutin, près de neuf millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dans la première économie d’Afrique de l’Ouest francophone, productrice de cacao et longtemps présentée comme un modèle de stabilité dans une région minée par les putschs militaires et les menaces jihadistes. Mais derrière la façade d’une élection paisible, le manque d’enjeu a vidé le vote de sa substance.
Ouattara s’impose partout, et sans surprise, triomphant notamment dans le Nord, fief historique de son électorat malinké, où il réalise des scores quasi soviétiques. À l’inverse, certaines zones du Centre-Ouest, comme Gagnoa, n’ont enregistré qu’à peine 20 % de participation.
Selon plusieurs observateurs, cette démobilisation s’explique autant par la fatigue politique des électeurs que par l’exclusion de figures majeures de l’opposition, dont Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam. Radiés des listes électorales – le premier pour des raisons de nationalité, le second en raison d’une condamnation judiciaire – les deux hommes avaient appelé leurs partisans à boycotter le scrutin.
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