Depuis qu’il a été " cueilli " à l’aéroport de Libreville le 15 octobre dernier, alors qu’il rentrait d’une formation en France, le journaliste Harold Leckat, directeur du média en ligne Gabon Media Time continue de faire jaser. Sur les réseaux sociaux comme dans les cercles feutrés de la capitale, chacun y va de son interprétation. Et pour cause : celui qui a su marquer l’univers du journalisme numérique au Gabon depuis près de dix ans se retrouve aujourd’hui au coeur d’une affaire que beaucoup peinent encore à comprendre.
--
À LIRE : Affaire Harold Leckat : une communication officielle et des interrogations
--
Placée sous mandat de dépôt après cinq jours de garde à vue, cette figure de la presse en ligne séjourne désormais à la prison centrale de Libreville. Les chefs d’accusation – escroquerie, passation illégale de marché public et surfacturation – ont de quoi surprendre plus d’un.
Pour ses soutiens, cette arrestation n’a rien d’innocent. "Il s’agit d’une manoeuvre politique visant à réduire au silence une voix critique du pouvoir", dénonce son avocat, Me Ange Kevin Nzigou, qui évoque un dossier vide et une procédure entachée d’irrégularités.
Dans un pays où la liberté de la presse reste un sujet sensible, l’affaire Harold Leckat soulève de nombreuses interrogations. Les organisations de défense des droits des journalistes se sont emparées du dossier, réclamant transparence et respect des droits de la défense.
Aux yeux de ces derniers, la récente sortie du procureur, loin d’apaiser les esprits, a plutôt renforcé le sentiment d’opacité autour de ce qu’il faut désormais appeler la "guerre judiciaire" autour d’un journaliste devenu symbole malgré lui. D'autant que personne d'autre n'est encore inquiété dans cette affaire basée sur la passation d'un marché public.
Entre ceux qui y voient un procès politique et ceux qui évoquent une simple affaire de droit commun, une chose est sûre : les internautes, eux, n’ont pas fini d’en parler.
random pub
