Hier 22 octobre marquait la fin du dépôt des candidatures aux élections sénatoriales des 8 et 29 novembre prochains. En attendant la validation par la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER), deux partis ont déjà affiché leurs ambitions.
Sans surprise, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), arrivée largement en tête aux locales avec plus de 1 260 conseillers élus et le Parti démocratique gabonais (PDG), deuxième avec environ 519 élus, ont chacun investi leurs candidats. L’UDB s'avance en position de force avec des listes sur 55 des 77 sièges en jeu.
Le PDG, affaibli par ses revers, paraît sur la défensive avec 19 candidats. L'ex-parti au pouvoir pourrait voir son influence encore réduite au profit de son principal "allié-adversaire", capable de conclure des alliances stratégiques au sein du collège électoral. Il pourrait, d'ailleurs, lui aussi capitaliser sur ces arrangements locaux avec des élus moins représentatifs et donc, incapables d'envisager une candidature. Certaines circonscriptions pourraient ainsi connaître une forte tension. Car au-delà du rapport de force brut, ces arrangements stratégiques s'annoncent déterminants. L’UDB, souvent arrivée en tête et parfois unique gagnante, semble bien placée pour rafler plusieurs sièges dès le premier tour, notamment dans le Woleu-Ntem, où elle a investi dans 7 des 8 sièges disponibles.
Le RPM, qui s’est imposé comme troisième force politique au sortir des législatives et locales, n'a pas transformé cette position en domination locale. Même dans le 4e arrondissement de Libreville où son candidat a obtenu 61,97 % aux législatives, le parti n’a pas réussi à s’imposer aux locales. Son électorat s'est érodé entre les deux scrutins pourtant organisés simultanément.
Sur le siège comptant pour Malinga, chef-lieu du département de la Louetsi-Bibaka, les Démocrates (LD) pourraient créer la surprise s’ils présentent un candidat. Avec 12 conseillers élus contre 10 pour l’UDB (qui ne présente personne), 8 pour le PDG et 4 pour l’UPR, ils détiennent la majorité. Là aussi, les arrangements pourraient s’avérer décisifs, comme dans d’autres zones telles que la Lopé (Booué) où les indépendants majoritaires peuvent aussi prétendre au siège. À Lastoursville où ni le PDG, ni l’UDB n’ont pas investi de candidats, l’Union nationale (UN) majoritaire, semble bien placée pour l’emporter.
Quoi qu’il en soit, la Chambre haute du premier Parlement de la Ve République s’annonce moins bigarrée que l’Assemblée nationale. À la lumière des résultats provisoires des locales, seuls l’UDB, le PDG et, potentiellement l'UN, semblent en mesure de faire élire des sénateurs.
random pub


