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Économie

Interdiction de sacs à usage unique : une mesure difficilement applicable

Interdiction de sacs à usage unique : une mesure difficilement applicable

Dans un communiqué rendu public le 21 juillet dernier, le ministère de l’Environnement, de l’Écologie et du Climat annonçait l’interdiction des sacs plastiques à usage unique sur l’ensemble du territoire gabonais, à compter du 23 septembre 2025, conformément à l’article 5 de l’ordonnance n°0012/PR/2024 du 26 février 2024, ratifiée par la loi n°009/2024 du 5 août 2024.

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Si cette décision traduit la volonté des plus hautes autorités de protéger la santé des populations, de préserver la biodiversité et de lutter efficacement contre la pollution plastique, elle se heurte encore à des résistances au niveau des petits commerces. Pis, elle met en difficulté une filière industrielle qui se voit dans l’obligation de se réinventer. Sans repères.

En effet, si le gouvernement gabonais veut mettre fin à l’usage d’un produit qui pollue l’environnement, il semble oublier que de nombreux opérateurs économiques créent de la richesse grâce à cette filière. Comprenant cette urgence environnementale, plusieurs entreprises spécialisées dans la fabrication des sacs plastiques, installées principalement dans la zone de Nkok, s’étaient lancées dans la fabrication des sacs biodégradables.

À l’évidence, ces derniers devront – et c’est déjà le cas dans les supermarchés – faire place aux emballages appelés communément "sacs cabas". Habituées à transporter leurs marchandises achetées au marché dans des sacs plastiques à usage unique, les populations vont devoir revoir leurs habitudes. Et ce, en s’arrimant à des réflexes qui ont cours sous d’autres cieux.

De plus, les petits commerces dont les produits sont vendus dans les emballages plastiques à usage unique, émettent des réserves quant aux prix des nouveaux produits admis sur le marché. À cet effet, le ministère de l’Environnement, initiateur de la mesure, devrait travailler de concert avec ces derniers qui évoluent, pour la plupart, dans le secteur informel.

Outre la pollution, se pose la question de la surveillance dans les marchés et autres épiceries détenues par des sujets étrangers. Bien que salutaire, pour l’environnement, cette mesure nécessite une pleine implication des agents publics chargés de faire régner l’ordre et qui doivent stopper les faussaires qui chercheraient à passer entre les mailles du filet.

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