Le malaise des étudiants gabonais à l’étranger prend une ampleur inquiétante. Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, un collectif regroupant des boursiers en Europe et au-delà décrit une réalité dramatique : loyers impayés, dettes accumulées, sous-alimentation, frais de transport et de santé laissés en suspens, menaces d’expulsion et poursuites judiciaires.
" Nous ne demandons pas des privilèges, mais le respect d’un droit ", insistent les signataires de la missive, datée du 3 septembre 2025. Derrière les mots, une détresse palpable. Mois après mois, les allocations censées soutenir leur scolarité arrivent en retard, parfois avec plusieurs mois de décalage. Un dysfonctionnement qui pousse certains à abandonner leurs études, faute de moyens, quand d’autres vivent dans l’angoisse permanente du décrochage ou de l’expulsion.
Le phénomène ne touche pas uniquement l’Europe. Au Maroc, en Russie, en Chine, aux États-Unis ou encore en Afrique subsaharienne, le scénario se répète : des jeunes Gabonais livrés à eux-mêmes dans un contexte de vie étudiante déjà coûteux. Pour plusieurs universités, la patience a des limites : certaines menacent de ne plus accueillir d’étudiants gabonais, si la régularisation des bourses n’est pas effective.
Le collectif appelle ainsi à " un mécanisme clair et fiable garantissant des paiements réguliers et transparents ", et exhorte le chef de l’État à prendre un engagement ferme afin d’éviter que " les étudiants gabonais ne soient réduits à mendigoter leurs allocations ".
Au-delà des difficultés financières, c’est aussi l’image du Gabon qui est en jeu. " Un pays qui veut se développer ne peut laisser en marge sa jeunesse en formation, encore moins à l’étranger, où cette dernière représente son image et son espoir ", rappellent les étudiants.
Dans un contexte où la jeunesse est présentée comme le moteur du " Gabon restauré et digne ", le silence ou l’inaction des autorités face à cette crise pourrait fragiliser une génération entière. Les étudiants, eux, disent vouloir servir leur pays, mais posent une condition claire : que l’État tienne ses engagements.
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