L’Union. Monsieur le président, le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) présente des candidats aux élections législatives et locales des 27 septembre et 11 octobre prochains. Dans quel état d’esprit abordez-vous ces scrutins ?
- Alexandre Barro Chambrier : Avant tout, permettez-moi de vous remercier pour l'opportunité que vous m'offrez de m'exprimer dans vos colonnes. Tout d'abord, il faut souligner que ces élections, qui se déroulent à la suite de la présidentielle du 12 avril dernier, constituent l’ultime étape d’un processus de transition particulièrement réussi et lancé le 30 août 2023. Nous abordons donc ces élections avec responsabilité, confiance et détermination.
Responsabilité d’abord parce que le RPM souhaite que le climat de paix qui a prévalu lors des dernières échéances électorales, notamment le référendum et la présidentielle, se poursuive pendant les prochaines élections cruciales pour l’avenir de notre pays. Responsabilité ensuite parce que le RPM est pleinement conscient des attentes de nos concitoyens qui veulent des élus "propres", compétents et engagés.
Nous abordons également ces élections avec confiance parce que nous présentons des candidates et des candidats solides, porteurs d’une vision claire pour le développement de nos territoires et l’amélioration du quotidien des populations.
Enfin, avec détermination parce que nous savons que ces élections constituent une étape importante pour le renforcement de notre démocratie aux plans national et local. Avec détermination car le RPM, qui a toujours oeuvré pour un Gabon nouveau, est prêt à y jouer tout son rôle.
Avez-vous fixé des objectifs chiffrés, en termes de sièges ou de Conseils locaux à remporter ?
- Notre objectif premier n’est pas de courir derrière des chiffres mais de faire élire le maximum de candidates et de candidats capables de représenter dignement nos concitoyens et de répondre à leurs attentes. Bien entendu, nous travaillons pour être présents dans le plus grand nombre possible de circonscriptions et de Conseils locaux. Mais ce qui compte c’est la qualité de l’engagement et la crédibilité de nos propositions. Chaque siège que nous gagnerons devra être un siège utile aux populations et au renforcement de la démocratie.
Vous avez longtemps plaidé pour la démocratie et la transparence électorale. Quel regard portez-vous sur le processus électoral en cours ?
- Je salue d’abord le fait qu’après une longue lutte menée avec d’autres acteurs politiques et de la société civile, une réforme du cadre juridique et institutionnel des élections ait enfin vu le jour. C’est une avancée importante qu’il faut reconnaître. Toutefois, il y a encore beaucoup de choses à améliorer dans sa mise en oeuvre, notamment des ajustements techniques et organisationnels sont nécessaires afin de renforcer la confiance des citoyens dans le processus électoral. Nous avançons déjà dans la bonne direction mais beaucoup reste à faire au plan organisationnel. Ces élections sont comme un test de notre nouveau dispositif électoral, je ne doute pas que nous saurons en tirer des enseignements utiles.
Vous affirmez vouloir donner au président Oligui Nguema une majorité et appelez d’ailleurs à la mise en place d’une majorité présidentielle. Cette approche vous paraît-elle cohérente dans un régime présidentiel ?
- Oui cette approche est cohérente, même dans un régime présidentiel comme le nôtre issu de la Constitution du 19 décembre 2024, le président de la République a certes un rôle central, mais l’action publique ne peut réussir sans une majorité stable au Parlement et dans les Conseils locaux. Même dans les pays qui pratiquent ce régime, depuis des siècles comme aux États-Unis, l’expérience montre que le président a toujours besoin d’une majorité dans les chambres du Parlement.
Il convient de noter que lorsqu’il existe une convergence entre l’exécutif et les forces politiques au sein des institutions représentatives, les réformes avancent plus vite et efficacement. Appeler à une majorité présidentielle, c’est donc rechercher la cohérence, la stabilité et la lisibilité de l’action publique au service du pays.
Le RPM souhaite ainsi contribuer, aux côtés d’autres forces politiques, à donner au président de la République, Oligui Nguema, les moyens politiques nécessaires pour mettre en oeuvre les engagements pris devant le peuple gabonais.
Dans cet esprit, le RPM soutient non seulement l’idée d’une majorité présidentielle plurielle et solidaire car celle-ci permettra au chef de l'État de s’appuyer sur une base politique plus large et diversifiée, principe du reste appliqué durant la Transition sous le concept d’inclusivité et qui a fait ses preuves en garantissant une meilleure représentativité des sensibilités du pays.
Le financement et la logistique de campagne restent un défi majeur pour de nombreux partis. Comment le RPM s’y est-il préparé ? Le franc électoral a-t-il été effectivement mis à votre disposition ?
- Comme beaucoup de formations politiques, nous faisons face à des contraintes financières et logistiques, c’est une réalité. La loi sur les partis politiques prévoit un financement public, mais sa mise en oeuvre se fera graduellement dans le temps. Dans l’intervalle, le RPM s’appuie sur la solidarité interne, l’engagement de ses militantes et militants ainsi que sur des contributions volontaires de ses soutiens. Par ailleurs, nous mettons l’accent sur une gestion rigoureuse des moyens et une organisation de proximité pour optimiser le peu de ressources dont nous disposons. Notre force réside dans notre capacité de mobilisation, notre ancrage sur le terrain, notre constance et la qualité du message délivré aux populations.
En quoi le RPM compte se distinguer des autres formations politiques au sein du prochain Parlement et dans les collectivités locales ?
- Nos élus vont au Parlement pour participer au débat démocratique, pour faire en sorte que les projets sociaux dans les domaines du logement, de la santé, de l’éducation, de l’accès à l’eau et l’énergie notamment, puissent se réaliser dans les délais prévus comme indiqué dans le projet "Gabon nouvel édifice" du président de la République. Nous allons à l’Assemblée nationale et dans les collectivités locales pour contribuer à la décentralisation et la déconcentration, pour renforcer la politique de formation professionnelle pour l’adéquation formation-emploi et pour les politiques visant à réduire le chômage des jeunes, une préoccupation nationale.
Vous vous présentez au 4e arrondissement de Libreville. Pourquoi ce retour dans l’arène électorale ?
- Mon retour dans l’arène électorale s’inscrit dans la continuité de mon engagement politique. J’ai eu l’honneur de représenter à deux reprises les populations du 4e arrondissement, 1er siège de Libreville à l’Assemblée nationale. Malheureusement, lors des élections législatives de 2018, mon opposition au régime déchu avait conduit à des manoeuvres que vous pouvez aisément imaginer, destinées à m’écarter. Aujourd’hui, le contexte a changé.
En tant que président du RPM, je souhaite continuer à mettre mon expérience et mes responsabilités actuelles au service de mes concitoyens. Ce retour est donc une manière de renouer le lien direct avec les populations qui m’ont toujours témoigné leur confiance.
En tant que vice-président du gouvernement, je me sens en phase avec la politique de renouveau portée par Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la République, chef de l’État, chef du gouvernement. Je suis à l’écoute de sa vision, de ses orientations. J’entends apporter mon expérience.
Pour conclure, quel est votre message à l’endroit des populations et de vos électeurs ?
- Mon message est simple : je demande à nos concitoyens de garder confiance et de croire en la souveraineté du peuple. Mon expérience en politique m’a appris qu’une élection ne ressemble jamais à une autre et aucune n’est gagnée d’avance.
Chaque voix compte et peut peser dans l’avenir de notre arrondissement, de notre ville et de notre pays. Je les invite par conséquent à se mobiliser massivement pour soutenir et voter les candidates et les candidats du RPM samedi prochain. Je suis convaincu que nous pouvons, ensemble, consolider la démocratie, améliorer le quotidien et donner au chef de l'État la majorité nécessaire pour poursuivre les réformes engagées. Je leur dis : le choix est entre vos mains, et nous serons à la hauteur de votre confiance.
Au-delà de ma candidature à l’élection législative, je soutiens évidemment les candidats du RPM, je souhaite également bonne chance à tous les candidats de notre mouvance présidentielle. Que les meilleurs l’emportent afin de défendre au mieux les intérêts du peuple gabonais dans les deux Chambres du Parlement et par la même occasion impulser le développement de nos collectivités locales.
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