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Société & Culture

Orientations scolaires : "... sur la base des capacités d’accueil"

Jérémie Mikombo

L’Union. Comment s’organisent concrètement les orientations des élèves ?

- Jérémie Mikombo : Les orientations se font sur la base des capacités d’accueil transmises par les chefs d’établissement. Ceux-ci remontent leurs données via les BAP, puis les DAP, avant qu’elles ne nous parviennent. C’est à partir de ces chiffres que nous déterminons combien d’élèves chaque établissement peut accueillir. Nous privilégions une orientation de proximité. L'enfant devant intégrer l’établissement le plus proche de son domicile, pour des raisons de sécurité et de confort familial.

Pourtant, chaque année, des parents dénoncent des affectations loin de chez eux…

- C’est vrai. Mais ce n’est pas une question d’orientation, c’est une question de capacités. Dans des zones comme Akanda, les établissements secondaires ne peuvent pas absorber tous les élèves issus du primaire environnant. Dès lors, certains doivent être orientés vers d’autres zones. Pour départager, le système prend en compte l’âge (70 %) et la moyenne scolaire (30 %). Les plus jeunes sont prioritaires pour rester proches de chez eux.

Le problème semble effectivement plus accentué dans le Grand Libreville…

- Absolument. Cette année, nous avons eu plus de 14 000 élèves qu’il était impossible de placer dans les établissements publics selon les capacités déclarées. L’ an dernier déjà, nous avions dû instaurer des doubles et triples flux. Mais cela a atteint ses limites. À l’intérieur du pays, les tensions sont moindres.

Les parents évoquent aussi la préférence pour certains établissements privés confessionnels…

- C’est un autre défi. Ces établissements fixent eux-mêmes leurs quotas : 150 places pour l’Immaculée Conception, par exemple. Or, les demandes dépassent largement ces offres. Nous devons donc respecter ces quotas, quitte à refuser des recours. Il ne faut pas oublier que ces écoles ne sont pas publiques.

Le recours au privé a aussi un coût…

- En effet. Pour l’année scolaire 2023- 2024, l’État n’a payé que 70 % des frais dus aux promoteurs privés. Il reste 1,6 milliard de FCFA d'impayés. Rien n’a encore été réglé pour 2024-2025, et nous démarrons 2025-2026. Si les promoteurs décidaient de suspendre les cours, ce serait catastrophique.

Quelles solutions envisagez-vous ?

- La seule réponse durable, c’est de construire plus d’établissements, en tenant compte de la croissance démographique. Mais pour planifier, il faut des données fiables. Or, jusqu’ici, le ministère ne disposait pas d’une base de données nationale des établissements. Nous avons lancé une opération d’identification des écoles et d’inscription en ligne des élèves. Ces statistiques permettront de mieux anticiper les tensions futures.

En résumé, quelle est la racine du problème ?

- L’insuffisance des capacités d’accueil. Tant qu’on ne construit pas assez d’établissements, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Cette année, nous avons enregistré 7 000 élèves de plus qu’en 2024. L’an prochain, ce sera encore pire si rien n’est fait.

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