Depuis le 2 juin dernier, Libreville vit au rythme des engins du Génie militaire qui démolissent les constructions se trouvant dans la zone comprise entre le quartier Plaine-Orety et l'ambassade de Russie. Un espace prévu pour la construction d'une cité administrative, d'un bassin-versant ainsi que l'aménagement d'une voie de communication baptisée "Boulevard de la transition".
Malgré les lamentations des personnes impactées et des personnes compatissantes, cette opération semble avoir atteint un point de non-retour. Car, depuis son lancement, même les jours fériés n'ont pas ralenti la vitesse des équipes mobilisées par le gouvernement. Ce pan de l'Exécutif n'a de cesse d'expliquer que "l'opération actuelle vise à libérer une zone déclarée d'utilité publique, qui est occupée illégalement". Insistant sur le fait que les déguerpis, qui en sont informés depuis longtemps, n'ont simplement pas voulu prendre leurs dispositions.
Sans doute pensaient-ils qu'il ne s'agissait, comme souvent, que d'un effet d'annonce. D'autant que, selon diverses sources, "cela aurait pu en réalité se faire depuis longtemps, mais l'on a hésité et laissé faire, au point de créer un besoin de revendication chez les victimes. Y compris Derrière-l'ambassade de Chine qui avait pourtant obtenu un espace de 5 hectares, avec l'idée de loger aussi tous ses diplomates au Gabon".
En somme, pour le gouvernement, "ce déguerpissement a pour finalité d’améliorer les conditions d'existence des populations, réduire significativement les embouteillages et les inondations récurrentes dans cet espace géographique où l'insécurité s'ajoute au capharnaüm". Autrement dit, il s'agit de corriger les errements du passé en matière d’urbanisation.
Les pouvoirs publics entendent, au demeurant, aller au bout de ce vieux projet qui doit être réalisé dans un périmètre bien identifié, en l'occurrence sur la parcelle 117 de la section PA du plan cadastral de Libreville, issu du titre foncier 19 912 d'une superficie de 200 247 mètres carrés au lieudit Plaine-Orety. Une occupation foncière confirmée par le décret 0081/PR/MHUC du 14 février 2024 portant déclaration d'utilité publique. L'article 6 dudit décret précise que "le déguerpissement immédiat des occupants sans titre pourra être exécuté". C'est probablement sur la base de cette disposition que plusieurs campagnes de sensibilisation y ont été organisées, tant sous Omar Bongo Ondimba que sous le régime déchu.
L'on a souvenance que ce dossier a encore fait l'objet, au milieu des années 2010, de plusieurs réunions avec les auxiliaires de commandement et les représentants des personnes impactées. Et comme on le dit depuis un moment, certaines se sont entêtées à acheter les maisons et les terrains avec ceux qui avaient été indemnisés, notamment les étrangers auxquels les lois en vigueur interdisent la vente de parcelles, d'où leur impossibilité de disposer de titres de propriété. L'un d'eux s'est même permis de traiter le premier citoyen gabonais de tous les noms d'oiseaux.
Un incivisme grandissant au sein des communautés étrangères qui interpelle les autorités gabonaises. Cet individu n'aurait jamais eu le courage de se comporter ainsi dans son pays d'origine.
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