Alors que des réformes institutionnelles structurantes se mettent en place, le pays s’impose peu à peu comme un acteur clé de la stabilité régionale.
La 26e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) s’est tenue dans un contexte de renouveau pour plusieurs pays de la sous-région. À l’ordre du jour : l’accélération de l’intégration régionale, la consolidation des réformes institutionnelles, mais aussi – et surtout – la situation politique au Gabon, devenue un symbole de transition maîtrisée.
Alors que les défis politiques, sécuritaires et économiques demeurent nombreux en Afrique centrale, les dirigeants des onze États membres ont validé une série de décisions destinées à renforcer la gouvernance régionale. Parmi celles-ci, l’adoption des modalités d’organisation des élections des membres du futur Parlement de la CEEAC et de sa Cour des comptes. Ces deux nouvelles institutions, attendues de longue date, doivent permettre de structurer un cadre plus transparent et démocratique au sein de l’organisation.
Sur le plan institutionnel, la conférence a décidé de reconduire le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, à la présidence tournante de la CEEAC. Initialement prévue pour revenir au Rwanda, cette décision traduit une volonté de stabilité au sommet de l’institution, dans un contexte où la cohésion régionale reste fragile.
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Mais c’est bien le Gabon qui s’est imposé comme l’un des points focaux de cette rencontre. Unanimement saluée, la transition politique en cours à Libreville a suscité de nombreuses marques de soutien. Sous la houlette du président de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, le pays a franchi des étapes majeures avec l’organisation du référendum constitutionnel du 16 novembre 2024, suivi de l’élection présidentielle du 12 avril 2025. Deux scrutins considérés par la CEEAC comme décisifs pour le retour à l’ordre constitutionnel et la relance des institutions républicaines.
Les chefs d’État ont tenu à féliciter la maturité politique du peuple gabonais et l’engagement de ses dirigeants dans un processus inclusif et pacifique. Le rôle du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, désigné facilitateur dans le dossier gabonais, a également été souligné avec insistance. Sa médiation discrète mais efficace a contribué à la tenue d’un dialogue politique constructif et à la restauration d’un climat de confiance entre les acteurs nationaux.
Plus largement, la Conférence a salué le bon déroulement des récentes élections au Gabon et au Burundi, tout en appelant à la vigilance à l’approche des scrutins à venir en 2025, notamment au Cameroun, en République centrafricaine et à nouveau au Gabon. Les chefs d’État ont exprimé l’espoir que ces échéances se dérouleront dans un climat apaisé, garantissant la stabilité politique et le développement durable dans la sous-région.
Pour le Gabon, cette reconnaissance régionale vient confirmer la dynamique enclenchée depuis le changement de régime en août 2023. Au-delà du retour à la normalité institutionnelle, c’est désormais un rôle plus affirmé que Libreville entend jouer au sein de la CEEAC, avec pour ambition de devenir un moteur de l’intégration et de la paix en Afrique centrale.
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