Depuis le début de la crise née de l’opération de déguerpissement à Plaine-Orèty, un constat s’impose : la quasi-absence de communication au sommet de l’État a nourri l’incompréhension, le malaise et, surtout, le sentiment d’abandon chez les populations affectées.
Et dire qu'on n'a pas besoin de sortir de Harvard pour comprendre que cette opération, menée dans une zone densément peuplée, nécessitait une stratégie de communication claire, proactive et humaine.
Les organes de communication censés éclairer l’opinion sont restés étrangement muets. Qu’il s’agisse de la cellule de communication présidentielle ou celle du gouvernement, aucune n’a pris la parole au moment où il le fallait.
La première déclaration officielle du Porte-parole du président de la République, longtemps attendue, n’a pas su combler le vide, ni répondre aux préoccupations légitimes des personnes impactées.
Ce qui a ouvert la voie à des voix improvisées, issues d’un groupuscule d’acteurs de la société civile, s’érigeant maladroitement en interprètes de la parole présidentielle. Résultat : une cacophonie qui a davantage fragilisé l’image du chef de l’État, pourtant entouré d’une équipe entière dédiée à sa communication.
Dans une situation aussi sensible, une autre approche était possible et nécessaire. Une stratégie fondée sur l’anticipation, la pédagogie et la proximité. En amont, il aurait fallu préparer l’opinion publique avec des messages clairs sur les objectifs de l’opération, ses justifications légales, les mesures d’accompagnement prévues pour ceux qui ne les avaient pas encore eues.
Ajouté à cela, des relais médiatiques visibles et une communication claire mettant en avant les alternatives proposées aux populations concernées. Enfin, une série de comptes rendus pour évaluer les impacts et corriger les ratés aurait permis de restaurer la confiance et apaiser les tensions.
Et, surtout, barrer la route à ceux qui s'en servent désormais pour exister dans le landerneau politique. Au lieu de cela, on a assisté à une communication aux abonnés absents qui pose franchement problème.
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