La volonté des plus hautes autorités du pays de doter le Gabon d’une nouvelle compagnie aérienne performante et attractive en matière de prix pour les vols domestiques et régionaux pourrait brutalement être compromise. Et cela moins d’un an seulement après son lancement officiel le 29 août 2024 par le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema.
En effet, en dépit des mises en garde répétées de l’Association des transporteurs aériens du Gabon (Atag) sur la répercussion néfaste de la hausse des taxes aéroportuaires sur le coût du billet d’avion et, partant, de l’attractivité de l’Aéroport de Libreville, le ministère des Transports semble n’en faire qu’à sa tête. Ce département a, en effet, décidé le 30 avril 2025, à travers un arrêté, d’augmenter de 133 % la taxe de sûreté (dite "WZ"), propulsant ainsi la part des taxes passagères dans la composition du prix des billets d’avion à des niveaux inédits au Gabon.
"Cette augmentation a été décidée, le 30 avril, sans concertation avec les opérateurs économiques et sans étude d’impact sur le trafic et la mobilité sur le territoire national. Sa mise en œuvre au 1er juin 2025 appelle un préavis très court au regard des modifications à effectuer sur les plateformes informatiques de réservations. Une nouvelle fois, les compagnies aériennes sont mises devant le fait accompli et instrumentalisées en outil de collecte, subissant l’impact en termes d’image et de réputation de la hausse des billets", regrette le transporteur national.
Selon l’Atag, le rehaussement de cette taxe intervient seulement 12 mois après la création d’une taxe de sécurité (dite "N7") au profit de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac), visant principalement le trafic domestique. Elle s’ajoute aux multiples taxes aéroportuaires dont la taxe d’infrastructure GSEZ (dite "R4") validée par la loi de finances rectificative en décembre 2022 pour notamment construire une nouvelle aérogare à Libreville, construction qui n’a pas réellement débuté deux ans et demi plus tard.
Néanmoins, la compagnie aérienne nationale a décidé, par solidarité pour sa clientèle, de ne pas répercuter immédiatement cette nouvelle taxe sur les prix de ses billets d'avion. "Face à cette situation et à l’approche des vacances scolaires, Afrijet/FlyGabon décide de suspendre la répercussion de la hausse de la taxe WZ, pourtant applicable au 1er juin 2025 et de la reporter au 1er octobre 2025. Ce faisant, la compagnie s’expose financièrement mais prend une décision courageuse, dans l’intérêt ultime des passagers", indique son top management.
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