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Société & Culture

Réseaux sociaux : La HAC met en garde contre les dérives numérique 

HAC Gabon

Libreville, 1ᵉʳ mai 2025 – Le constat dressé par le président Germain Ngoyo Moussavou  est alarmant : « La violence verbale s’installe comme norme sur nos écrans, mettant en péril la cohésion nationale ».  

Depuis plusieurs mois, la HAC observe une multiplication d’attaques virulentes visant aussi bien des citoyens ordinaires que les plus hautes autorités gabonaises. Diffamation, injures, révélations d’informations personnelles : autant de contenus souvent propulsés par des activistes, locaux ou expatriés, qui exploitent la viralité des réseaux.  

Le régulateur identifie cinq dérives majeures. D’abord les atteintes à l’honneur des institutions et des acteurs politiques ; ensuite la fabrication et la diffusion de fake news alimentant un désordre informationnel endémique ; puis le cyberharcèlement, avec des campagnes de mise à l’index destinées à susciter haine et violence ; viennent enfin les discours de haine stigmatisant communautés ou individus, et la divulgation illicite de données privées.  

Face à ces pratiques, la HAC rappelle que la liberté d’expression, garantie par la Constitution, est tempérée par la protection de l’ordre public et des droits d’autrui. L’arsenal juridique est déjà en place : Code pénal, Code de la communication (loi 019/2016), loi 014/2023 réorganisant la HAC, et surtout la récente loi 027/2023 sur la cybersécurité dont l’article 71 cible les discours haineux et l’article 74 les atteintes aux droits par voie électronique.  

Concrètement, produire ou partager un message illicite équivaut à s’exposer aux mêmes sanctions : lourdes amendes, peines de prison, voire interdictions professionnelles dans le secteur des médias. « Le simple clic sur “partager” peut désormais coûter cher ».  

La riposte n’est pas que judiciaire ; elle est aussi technique. Des canaux dédiés avec Meta, Google, TikTok et X permettent déjà de géo-bloquer les comptes signalés. L’objectif est clair : rendre inopérantes, sur le cyber-espace national, les activités dont le seul dessein est la nuisance. Les opérateurs télécoms seront mobilisés pour filtrer les adresses IP récidivistes.  

La HAC place également la prévention au cœur de sa stratégie. Une campagne de sensibilisation à la « citoyenneté numérique » sera lancée dans les établissements scolaires et les médias publics dès la prochaine rentrée. « Nous voulons former des internautes capables de débattre sans détruire », résume la commissaire au numérique, Dorine Nziengui.  

GLa HAC assure qu’un droit de recours gracieux existera pour chaque décision de retrait ou de suspension.  

En clôturant la séance, Germain Ngoyo Moussavou a souligné l’enjeu démocratique : « Notre République ne pourra prospérer si la toile se transforme en champ de mines. La responsabilité est collective : régulateurs, plateformes et citoyens doivent protéger l’espace public numérique ». Un appel à la vigilance qui sonne comme un ultimatum dans un pays où la conversation en ligne ne cesse de gagner du terrain.

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