Devant la nation, le ministre a salué « la 139ᵉ Journée internationale du travail », première célébration post-transition et surtout première sous la Cinquième République issue du scrutin du 12 avril. L’exercice, très politique, visait autant à rendre hommage aux travailleurs qu’à acter la fin d’une parenthèse ouverte par le « coup de libération » du 30 août 2023. « Chaque avancée est le fruit de votre résilience », a lancé Adrien Nguema Mba, appelant à transformer cet héritage en moteur de développement.
Le 1er Mai 2025 se déroulera sous la bannière : « Garantir des emplois qualifiés et décents pour tous en vue de promouvoir une prospérité partagée ». Un mot d’ordre directement puisé dans les recommandations des Assises nationales sur l’emploi tenues mi-mars, et que le ministre érige en boussole de l’action publique : dignité, sécurité et inclusion pour chaque actif.
Premier chantier, l’accès universel à l’électricité et à l’eau conditionnera la relance économique. Viennent ensuite l’entrepreneuriat et l’employabilité des jeunes : l’État promet des formations adaptées et un fonds d’appui à l’innovation. Troisième pilier, un vaste programme de logements et d’infrastructures de transport et numériques doit fluidifier la mobilité des biens, des personnes et des données. Le capital humain et la justice sociale constituent le quatrième axe ; il s’agit de « veiller à l’égalité des chances, quelle que soit l’origine ». Le cinquième pilier entérine la transition vers « une économie verte et durable », créatrice de nouveaux métiers. Enfin, la gouvernance et les institutions fermeront la marche : transparence et redevabilité comme gages de confiance.
Adrien Nguema Mba a insisté : les promesses devront se traduire « par des actions concrètes et visibles ». Un partenariat tripartite – gouvernement, entreprises, syndicats – doit être scellé pour renforcer le dialogue social, repenser les curricula, sécuriser les trajectoires professionnelles et soutenir la reconversion des travailleurs licenciés. Dans l’immédiat, le ministère annonce un plan d’urgence de cartographie des besoins en compétences et la relance du Service national de la formation continue.
« L’heure est venue de nous unir », a martelé le ministre, qui voit dans le 1er Mai un « moment charnière » pour bâtir un contrat social rénové. Citant à la fois les « sphères divines » et « les mânes des ancêtres », il a ponctué son allocution d’un vœu : faire du Gabon « une nation forte, prospère et solidaire ».
Reste désormais à transformer l’élan rhétorique en résultats mesurables. Les travailleurs, eux, jugeront sur pièce la capacité du nouveau pouvoir à tenir la promesse d’un emploi décent pour tous condition sine qua non d’une prospérité réellement partagée.
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