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Faits divers & Justice

Plus de 13 000 membres d'un réseau de "placements" dans le collimateur de la justice

Plus de 13 000 membres d'un réseau de "placements" dans le collimateur de la justice

La Police judiciaire (PJ) a récemment procédé au démantèlement d’un important réseau de prostitution impliquant plus de vingt femmes et hommes. Cette opération, résultat d’une enquête approfondie qui a mobilisé les Forces de police nationale (FPN) pendant plusieurs semaines, vient ainsi de rendre ses conclusions. En effet, celle-ci a permis de mettre à nu la persistance d'un phénomène inquiétant qui prospère à Libreville, la capitale gabonaise, et ses environs.

D'après la direction des investigations de la police judiciaire, ce réseau opérait essentiellement à travers des groupes WhatsApp et Facebook, où près de 13 300 membres impliqués sont répartis au sein de 50 groupes gérés par 66 administrateurs. Ces plateformes avaient pour mission d'organiser des rencontres tarifées, avec des prestations proposées entre 20 000 et 30 000 francs par "partie de plaisir".

Le mode opératoire du réseau repose sur un système de régulation assuré majoritairement par des hommes qui jouent le rôle d’intermédiaires. Par conséquent, l’un d’eux met en relation le client avec la jeune femme préalablement choisie, avant de prélever une part importante du tarif, qui est d'environ 8 000 francs sur un total de 20 000 francs. Tandis que la prostituée reçoit le reste, soit 12 000 francs.

Plus inquiétant encore, ce réseau bénéficierait de la complicité de plusieurs établissements hôteliers et autres boîtes de nuit disséminés dans le Grand Libreville. Toute chose qui a pour avantage de faciliter l'organisation discrète de ces activités, bien qu’elles soient strictement interdites par la législation gabonaise. Les femmes interpellées dans le cadre de cette opération d'envergure ont laissé entendre aux Officiers de police judiciaire (OPJ) que leurs motivations seraient souvent liées à des conditions de vie précaires et au chômage endémique auxquels les "cibles" sont confrontées. Mais également, que nombre d’entre elles, quoique conscientes des risques encourus, ont "librement" accepté de s’engager dans ce milieu pervers devenu leur principale source de revenus.

Parallèlement à ce réseau, les éléments de la Police judiciaire ont ciblé des bars au sein desquels se déroulent des activités à caractère pornographique. Ce seraitle cas notamment de "La Tour de contrôle", un établissement situé dans la zone des Charbonnages. À l’intérieur de ces structures, des jeunes femmes étaient ainsi contraintes de se livrer au striptease dans des tenues indécentes, afin de satisfaire une clientèle qui en demandait d'ailleurs davantage.

Dans les prochains jours, toutes les personnes présumées membres de ce vaste réseau interpellées en flagrant délit dans ces lieux devraient être présentées devant le parquet de la République près le tribunal de première instance de Libreville. Ce, en vue de répondre de leurs actes. Aussi, cette nouvelle forme de proxénétisme pourrait coûter à leurs auteurs une peine d'emprisonnement de dix ans ou plus et une amende de 20 millions de francs ou plus.

Face à l’ampleur de ce fléau, les autorités gabonaises affichent leur détermination à lutter sans relâche contre les réseaux de prostitution et d’exploitation sexuelle. Un haut responsable de la police révèle que la traque commencée à Libreville va s'étendre à l’ensemble du territoire national.

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