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Politique

PLF 2026 : le Gabon parie sur l’investissement

Audition du ministre d’État à l’Économie à l’Assemblée nationale.

Le gouvernement de la République dresse un constat : pendant trop longtemps, le budget a fonctionné en mode "survie". Projets retardés, dépendance aux importations, infrastructures vieillissantes, croissance hors pétrole faible, dépenses peu productives, entreprises publiques déficitaires, fiscalité mal calibrée, État incapable de jouer son rôle moteur. Avec le PLF 2026, il affiche une ambition de recentrer le budget sur les investissements productifs et restaurer la capacité stratégique de l’État : le coût de l’inaction serait bien plus élevé que celui de l’investissement.

Le PLF 2026 repose sur cinq principes : discipline, méthode, projets, transparence, financement maîtrisé. Il vise un équilibre entre croissance et soutenabilité budgétaire, avec un déficit anticipé reflétant les échanges positifs avec les partenaires financiers. La stratégie d’endettement prévoit 60 % des emprunts en monnaie locale et 40 % en devises étrangères, afin de réduire l’exposition au risque de change.

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La croissance est projetée à 7,9 % en 2026, grâce au dynamisme du secteur hors pétrole, notamment la reprise de la transformation du bois et des investissements publics ciblés. Le PLF intègre un prix du baril de pétrole en légère hausse (+ 5 %) et une dépréciation modérée du dollar. Il évalue les recettes nettes attendues à 3 664,1 milliards de FCFA, les dépenses de fonctionnement à 3 569 milliards de FCFA, les dépenses d’investissement à 3 321,5 milliards, soit près de 46 % du budget global. Un signal fort en faveur d’un redémarrage économique tiré par l’investissement public.

Face à un déficit structurel d’infrastructures, le gouvernement fait pour ainsi dire, le choix de faire de l’investissement public un levier de souveraineté économique. Ces investissements seront hiérarchisés selon trois critères : impact économique, capacité d’exécution, effet d’entraînement sur le secteur privé.

Ce PLF s'adosse à des réformes initiées dès 2025 et se veut le reflet d'une nouvelle gouvernance avec la suppression des exonérations, la restructuration ou la liquidation des entreprises publiques déficitaires, la mise en place d'un visa obligatoire pour l'accès aux marchés publics, la réforme des agences et établissements sous tutelle, l'encadrement de l'endettement, la réactivation des comités de trésorerie et des rémunérations, le déploiement de cinq fonds dédiés au financement des projets structurants, la construction des bâtiments administratifs dans les 2 ans. L’objectif étant d’améliorer l’efficacité de la dépense publique et d’assainir la gouvernance financière.

L’Assemblée nationale devra se prononcer sur un texte qui ambitionne de refonder l’économie gabonaise, en mettant l’accent sur l’investissement "utile", la transparence, la performance publique et la mobilisation des recettes. Le débat parlementaire s’annonce donc déterminant pour le texte qui se positionne comme la boussole politique et économique, à même de guider le Gabon vers une nouvelle ère. Un modèle post-rentier, moins dépendant des hydrocarbures, plus résilient et ancré dans une logique de souveraineté économique.

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