Exclu des rangs du Parti démocratique gabonais (PDG), Ali Akbar Onanga Y'Obegue fait désormais l'objet d'une action en justice intentée par le parti qui l'accuse d'usurpation de qualité et d'atteinte grave à sa légitimité institutionnelle. Cependant, l'affaire devra attendre son dénouement. La défense ayant soulevé une exception d'inconstitutionnalité jugée recevable par le juge des référés de Libreville qui a saisi la Cour constitutionnelle. En conséquence, toute décision sur le fond est suspendue jusqu'à nouvel ordre.
Pendant que la justice attend l'arbitrage de la Haute juridiction, la guerre des tranchées continue au sommet de ce qui reste du PDG. L'aile menée par Angélique Ngoma qui se positionne en gardienne du temple, poursuit ses actions pour asseoir son autorité. Elle avait déjà opposé à Ali Akbar Onanga Y'Obeque et à quatre de ses compagnons une "interdiction formelle de s'exprimer au nom du parti", assortie d'une "cessation immédiate des troubles".
En référé, elle demande désormais l'interdiction pour Ali Akbar Onanga Y'Obegue qui affirme, notification à l'appui, avoir été nommé secrétaire général du parti par Ali Bongo, d'utiliser le nom, les attributs et les signes distinctifs du PDG, ainsi que le retrait immédiat de toutes ses communications.
À l'approche du dépôt des candidatures pour les législatives et les locales de septembre et octobre prochains, la fracture interne s'élargit. Chaque camp tente de s'imposer à la tête du parti.
Du côté de Louis, siège du parti contrôlé par Angélique Ngoma et son équipe, on affirme s'inscrire dans "L'R du temps" sans doute parce que "air du passé" faisait trop 2023... Mais surtout, on prépare activement les échéances à venir malgré des démissions. Du côté d'Onanga Y'Obegue, on indique que la liste des candidats devrait être dévoilée le 1er août prochain.
Tout en rêvant d'un come-back d'Ali Bongo, officiellement retiré mais vraisemblablement titillé par la politique depuis ce qui s'apparente à un exil doré.
Après tout. quoi de plus vivant qu'un ex-président loin de ses "camarades" prenant du bon temps avec son secrétaire général dans des salons feutrés à l'étranger ? Reste à savoir si ou plutôt quand la Cour tranchera cette querelle de légitimité.
Quand certains parlent de bicéphalisme susceptible de paralyser durablement le PDG, les deux camps rejettent catégoriquement ce qualicatif. Pourtant, les faits sont là : plus rien ne fonctionne comme avant, et la guerre des chefs est bien lancée. Une guerre interne parfaitement assumée à l'image de celle que bien d'autres formations politiques ont traversée, avec des fortunes diverses.
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