Oligui Nguema recadre les détenteurs de l'autorité de l'Etat

En présidant le Conseil des ministres du 4 décembre, le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema a livré un message sans équivoque à l’ensemble des détenteurs de l’autorité publique. Face à une administration qui peine encore à rompre avec les pratiques du passé, le président de la République a exigé un sursaut immédiat de la part de tous ceux qui détiennent une parcelle d’autorité publique. Un peu plus de deux ans après les événements du 30 août 2023, le numéro un gabonais constate que les efforts engagés pour refonder le Gabon ne convergent pas encore suffisamment vers l'exigence collective qu’il n’a cessé de rappeler : probité, exemplarité et patriotisme actif.

Dans sa démarche, il a dénoncé des dérives qui continuent de saper les fondations mêmes de l’action gouvernementale : une corruption endémique qui fragilise la confiance, des détournements de la fonction publique au profit d’intérêts particuliers, ou encore des logiques de clan qui perdurent malgré les engagements pris. Tant que ces comportements prévaudront, a-t-il averti, les projets structurants censés transformer durablement le pays resteront lettre morte.

Appelant à un ressaisissement général, le chef de l'État a insisté sur la responsabilité historique des dirigeants. Il a rappelé que servir l’État n’est ni un privilège ni une rente, mais un devoir qui exige intégrité et loyauté envers la Nation. Tout en réaffirmant sa confiance dans les capacités du peuple gabonais et dans la "valeur intrinsèque de l’homme gabonais", il a également durci le ton en avertissant que la tolérance zéro serait désormais la règle. "Toute dérive ou compromission sera sanctionnée de manière immédiate et exemplaire", a-t-il martelé.

Par ce message, Brice Clotaire Oligui Nguema entend placer l’exemplarité au coeur du pouvoir et rappeler que la refondation du pays ne pourra aboutir que si chacun, du sommet de l’État aux administrations locales, adopte une conduite irréprochable. Un avertissement qui sonne comme une mise en garde, mais aussi comme un appel à rebâtir ensemble un Gabon plus juste, plus responsable et tourné vers l’intérêt national.