Ogooué-Lolo/Koula-Moutou : entre ferveur, rivalités et promesses

Depuis l’ouverture officielle de la campagne électorale le 17 septembre dernier, Koula-Moutou s’est habillée aux couleurs de la politique. À l’entrée du chef-lieu de la province de l’Ogooué-Lolo, les affiches des candidats accrochées aux poteaux et aux murs plantent immédiatement le décor : ici, la bataille électorale bat son plein. Deux grandes forces dominent les rues, le Parti démocratique gabonais (PDG) et l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB). À chacun sa stratégie, à chacun son terrain ! Samedi 20 septembre, Blaise Louembe, président du PDG et candidat aux législatives au 1er arrondissement, a choisi la proximité. Kits scolaires, bons de scolarité et présents aux femmes quartier par quartier. "L’éducation est la clé pour un avenir meilleur. Nous continuerons à oeuvrer pour que chaque enfant ait accès aux ressources nécessaires", a-t-il martelé. Cet acte, largement commenté dans la ville, confirme l’ancrage local du PDG.

Le même jour, l’UDB lançait officiellement les hostilités à la Place des fêtes, dans une ambiance de meeting populaire. Armande Longo-Moulengui a présenté les candidats investis à KoulaMoutou. "Faites le bon choix si vous souhaitez voir les choses évoluer ici. Appréciez déjà ce qui a été fait depuis la venue du président et votez pour qu’il travaille encore à vos côtés", a-telle lancé.

Dans la foulée, plusieurs cadres de l’UDB ont pris la parole, multipliant promesses et appels au changement. Jean Hilarion Landa a insisté sur l’amélioration des conditions de vie : eau, électricité, santé, transport scolaire. Jérémie Mikombo a, quant à lui, défendu l’inclusivité de son parti. "Notre liste intègre jeunes, femmes et anciens. Nous voulons bâtir avec tout le monde. Donnez-nous 10 ans pour construire ce pays et vous ne serez pas déçus", a-t-il soutenu.

Dans le 2e arrondissement, Constant Ondo Mba a revendiqué sa connaissance du terrain, tandis qu’Éric Danny Mouelet a rappelé la nécessité de doter le chef de l'État de parlementaires soutenant sa vision. "Pour mettre en oeuvre son projet de société, Brice Clotaire Oligui Nguema a besoin de députés, maires et conseillers départementaux. Le 27, prenez le bulletin UDB et mettez le reste à la poubelle", a-t-il clamé.

Mais l’arène politique de Koula-Moutou ne se limite pas à ce duel PDG-UDB. Gracia Tsengue Woutchi, tête de liste de l’Union nationale (UN) au 1er arrondissement, tente de faire entendre sa voix avec une liste de 13 personnes.

"Nous bâtirons ensemble notre cité", promet-il lors des causeries de proximité. De son côté, le Mouvement pour l’unité, la liberté et le bien-être (MULEBE), conduit par Guy Walker Doucky, a choisi de débuter sa campagne par une messe suivie de dons de chaises aux églises catholiques et protestantes.

Dans les rues, les habitants saluent la mobilisation, mais d'autres estiment que la ferveur d'antan manque encore. "Avant, chaque coin de rue vibrait avec des gadgets pour tous et une vraie effervescence. Aujourd'hui, c'est plus mesuré", confie un transporteur.

Sur les bords de la Bouenguidi, la campagne s’installe progressivement. Entre dons, discours et stratégies de proximité, chacun tente de séduire un électorat dont l’attente reste la même : voir enfin ses conditions de vie s’améliorer. Verdict attendu le 27 septembre et, éventuellement, le 11 octobre prochain.