1975 – 2025 : 50 ans d'un incessant cycle d'évolutions

"MAIS, Albert, qu'ils sont tous jeunes ! ", s'était exclamé le président de la République Omar Bongo Ondimba qui effectuait, en mai 1981, une brève visite nocturne au journal L'Union. La moyenne d'âge de ces précurseurs d'un challenge insoupçonné n'avait pas encore atteint la quarantaine. L'étonnement du chef de l'État intervenait alors que l'organe d'information était lancé sous sa forme quotidienne depuis le 30 décembre 1975.

Dès cette date, ce nouveau-né dans l'écosystème médiatique gabonais avait un défi à tenir : offrir chaque matin au lectorat une information fraîche, circonstanciée et équilibrée. Tenir ce pari au regard des contingences en ressources humaines disponibles localement était loin d'être une sinécure. Car celui-ci était immense, difficile dans sa faisabilité. Le rapport entre cette mission noble (mais à risque) et ses animateurs principaux était bien ténu. D'où l'émerveillement du président de la République...

Au lancement de L'Union, et jusqu'à ce jour, l'outil a toujours connu une gouvernance marquée par la jeunesse de ses acteurs. Si celle-ci est bien réelle, elle n'a nullement sacrifié la qualité de l'écrit, le credo de la ligne de crête du métier a traversé les périodes.

Au départ, c'est une équipe de jeunes journalistes cornaqués qui produisaient le journal. Frais émoulu de l'ESIJY de Yaoundé et ayant bénéficié de formations en France, Albert Yangari aura la charge de transformer l'essai. Il fallait aussi, incidemment, structurer la trajectoire définie. D'abord une pagination à huit pages en noir et blanc à 50 francs avec une rubrication aérée qui reflétait les tendances du pays (National, Libreville, Provinces, Faits divers, Monde, Sports).

Pour la transformation de l'essai, des journalistes outillés étaient à la manoeuvre : Pierre-Célestin Ndong Ondo, Ferdinand Massala Malonga, Samuel Mba Nguema, Charles Minko Mbélé, Danny Mba Bekale, Mengue- Ba-Nna... Ils étaient directeur général, directeur de rédaction, rédacteur en chef, conseiller à la Rédaction, coordonateur de la Rédaction. Ces balbutiements n'ont pas été dévastateurs, ils étaient même enrobés dans un climat de griserie édifiant et encourageant.

La Rédaction est d'abord allégée : Christian Walter Ngouah Beaud, Sorel Nsinga, Jean-Paul Kowet, Léondo... Une nouvelle vague de jeunes journalistes est recrutée : Victor Mbegah Effa, Duchâteau Effemba, Jean-Baptiste Obame Émane, Louis De Dravo, Ogandaga d'Ékarapango, Pierre-Noël Botsika Bobé, Sambat Mamadou, Obame Japi, Florentin Moussavou, Ngoyo Moussavou Bikoko, Emile Boulingui-Koumba, Antoine Essone-Ndong, Ollomo- Ekoga, Mohammed Moungala, Dady Bouchard, Mebalé d'Abelassi, Paul Ollo'o Mombey, Jean-Baptiste Ella Zué, David Mbeng Ekekang, Georges Bengono-Nkogo, Moubeyi Bouale, Claude Moussavou.

La valeur du produit attire des contributeurs assidus : Pierrette Djouassa, Florence Ella-Assa, Jean Ping, Agathe Okoumba. Pouvait-il en être autrement ? Le journal a déjà fait montre d'un réel professionnalisme avec la couverture des évènements tels que " les Jeux d'Afrique centrale " en 1976 et " la Conférence de l'OUA " en 1977, considérés comme des gages d'une maturité précoce. Les efforts d'investissement sont en progression et plusieurs changements notables sont manifestes. De 50 francs, L'Union passe à 75 francs, ensuite à 100 francs, puis à 500 francs.

Ce dernier coût est la résultante d'une marque de dynamisme. En effet, le président de la République, Omar Bongo, va procéder au lancement de l'impression offset de L’Union. Le tirage avoisinant les 18 000 exemplaires, L’Union sort du statut artisanal pour l'ère industrielle. Parallèlement, la réflexion va porter sur l'augmentation de la pagination qui se pose désormais en impératif évident. Celle-ci interviendra un an plus tard (le 2 mars 1985), lorsque L'Union arbore ses 12 pages et 16 pages le week-end et est imprimée en couleurs.

Depuis, les progrès n'ont cessé...