La journée d'hier a marqué la poursuite de l'examen au fond des infractions reprochées aux accusés (détournement de fonds publics, complicité de détournement de fonds publics, corruption active, concussion, faux et usage de faux, contrefaçon des sceaux, contrefaçon des imprimés officiels de la République, usurpation de titre et de fonction, trouble aux opérations d'un collège électoral, association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, complicité de blanchiment de capitaux), avec les mêmes enjeux d'en saisir les mécanismes de leur commission et évaluer, sinon transiger, pour les peines judiciaires à envisager.
Quatre accusés se sont succédé, hier, à la barre : Gabin Otha Ndoumba, Ali Saliou Mohamed, Abdoul Oceni Ossa et Cyriaque Mvourandjami. Devant la Cour criminelle spécialisée, ils ont été interrogés sur leurs revenus financiers, leurs biens meubles et immeubles et, surtout, l'origine des fonds ayant permis ces acquisitions comme s’est convaincu à plusieurs reprises le procureur général. Un exercice mêlant volonté d'atteindre la vérité des faits et démêler la part de couardise enfouie.
Même si tous les accusés ne peuvent être tous logés à la même enseigne, il est apparu à l'opinion que "beaucoup d'argent du contribuable a été distrait de manière incontrôlée et son ampleur a édifié plus d'un sur le caractère illégal des sommes qui ont circulé entre les mains de ceux Me Reteno Ndiaye a qualifié de "mafia tapie dans les arcanes de l'État".
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Que ce soit pour les redressements fiscaux sujets à caution, l'octroi de primes pétrolières d'Assala et Gabon Telecom aux ayants droit avec une clé de répartition fort subjective, relevé par le président de céans, des intéressements douteux au terme de ces transactions par Gabin Otha Ndoumba poursuivi pour infractions portant aussi sur l'association de malfaiteurs, concussion, etc.
Les fonds manipulés par Abdoul Oceni Ossa (accusé de recel de détournement de fonds, blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs) " qui n'a pas attendu d'être directeur général de Mayena Group pour percevoir des sommes avoisinant 700 millions de francs, son salaire mensuel passant à … 30 millions de francs par mois ", a dit le maître des poursuites, pointant du doigt plusieurs biens immobiliers au Gabon et à l'étranger, des terrains, des véhicules haut de gamme qu'il dit avoir reçus grâce à sa proximité avec la famille présidentielle.
Mais ces sommes d'argent avaient pour origine le Trésor public transformé en simple tirelire sur ordres, surtout de Nourredin Bongo Valentin. Les accointances avec ce dernier ont favorisé une dilapidation effrénée des fonds de l'État. Et ce n'est pas Abdoul Oceni Ossa qui dira le contraire.
Aux questions aussi bien du président de céans, du procureur général que des conseils de la défense et de la partie civile, celui-ci a permis de lever un coin du voile sur les pratiques qui avaient cours, où les fonds publics permettaient de régler les salaires mirobolants des employés (certains servant de prête-noms) des nombreuses sociétés-écrans de Sylvia et Nourredin Bongo.
En fait de salaires, il s'agissait de montages où les primes et autres bonus atteignant parfois des centaines de millions de francs étaient versés à chacun de ces employés. Les investigations menées auprès de leurs banques ont con rmé ces excès.
À une échelle en deçà (il faut le dire), Cyriaque Mvourandjami semble faire pâle figure. Sans être particulièrement insolents, les montants qu'il a reçus et justifiés proviennent souvent de ses fonctions de président de groupe parlementaire du PDG au Sénat et au sein de ce parti. Les auditions continuent aujourd'hui. Avec , éventuellement, la décision de la Cour.
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