Plus rien ne va à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs). À l’origine, une note de service datée d'hier et signée du président du Conseil d’administration (PCA), Alain-Claude Kouakoua, faisant état de la suspension à titre conservatoire de la directrice générale, Nadia Christelle Koye.
Quelques heures plus tard, le lièvre était levé. Car c'était au tour des membres du bureau du Syna-Cnamgs de demander, à la faveur d'une conférence de presse, le départ du PCA, qu’ils accusent de "dérives graves et de gestion autoritaire".
L’application du décret n°076, dont il est présenté comme l’architecte, qui lui conférerait les pleins pouvoirs d’un président-directeur général (PDG), ne passe pas chez les agents qui dénoncent ses "ingérences répétées" dans la gestion opérationnelle de la société.
"Le PCA Kouakoua convoque directement les agents et les prestataires, met à l'écart des cadres compétents, intimide les syndicalistes que nous sommes, et suspend systématiquement les décisions prises par le directeur général", dénonce le bureau dudit syndicat. Lequel, visiblement excédé, et tout en dénonçant le conflit d'intérêts qu'il représente, dit ne plus vouloir d'"un PCA qui est à la fois président de la Fédération des entreprises du Gabon (FEG) et dirigeant d’une entreprise débitrice de la Cnamgs, à savoir Mika Services". D'où l'exigence du retrait du décret 076, le départ "immédiat" de M. Kouakoua, et la fin de la trêve sociale signée en janvier 2023.
Réagissant à son tour par le truchement d'une correspondance adressée à son PCA, la directrice générale de la Cnamgs, Nadia Christelle Koye, a dit ne pas se reconnaître en la décision prise par Alain-Claude Kouakoua. Elle dit voir en cette mesure, "un abus de pouvoir" qui ne lui est pas opposable, et se réserve le droit d'engager toutes les procédures judiciaires consécutives à cette décision qui ne ferait pas l'unanimité.
En effet, s'en tenant aux dispositions statutaires, Mme Koye estime que la suspension prononcée à son encontre, vu les “vices de forme et de fond”, n'obéit pas au principe de la légalité. "Ayant été nommée par le Conseil d'administration, c'est-à-dire par l'ensemble des administrateurs, un seul administrateur, fut-il le PCA, ne peut unilatéralement et abusivement, comme c'est le cas, décider de la suspension du directeur général de la Cnamgs", précise-t-elle.
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