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Politique

Ndong Sima-Moundounga : le coup de colère d’un homme debout ?

Raymond Ndong Sima

Face à ce qu’il considère comme une provocation et une manipulation de la part du vice-président de la République, Séraphin Moundounga, l'ancien Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, riposte de façon vigoureuse. Le fond de l’affaire ? Une accusation grave : avoir alimenté la haine et la violence suite à sa dénonciation des irrégularités du scrutin du 27 septembre. La réponse de Ndong Sima est (presque) sans appel. Il démonte les arguments, fustige la méthode et indexe ce qu’il estime être une dérive dangereuse de l'Exécutif.

"Ce que je retiens de cette sortie du vice-président de la République, Séraphin Moundounga, c’est qu’elle est, à son image : superficielle, opportuniste, dans cette logique vénale qui est faite pour plaire aux détenteurs du pouvoir", dit-il. Le ton est donné. Pour l'ancien Premier ministre, il n’y a pas d’erreur de bonne foi ici. Il dénonce un calcul politique froid, une tentative de réduire l’Alliance patriotique (AP), son parti, à un groupuscule tribal. "On peut dire au choix que le vice-président de la République s’est trompé dans la prise d'information sur la participation de l'Alliance patriotique à ce scrutin, ou bien qu’il a délibérément voulu confiner l’AP à une dimension tribale. […] Dans le second cas, nous serions en face d’un pitoyable mensonge", a-t-il lâché.

Si Raymond Ndong Sima est en colère, c’est aussi parce qu’il parle avec le sentiment d’avoir payé, lui, le prix du réel. Présent sur le terrain quand d'autres se cachaient, il rappelle qu’il a été en première ligne pendant les heures les plus tendues au Gabon, sous le régime déchu d'Ali Bongo Ondimba. "Je suis resté à mes risques et périls", soutient-il. Tout en estimant que le vice-président lui, "se prélassait je ne sais où dans le monde". Pour lui, ceux qui s’érigent aujourd’hui en autorités morales n’ont ni la légitimité du combat ni la mémoire du sacrifice.

"Mon texte est républicain et conforme à mon idée de la rectitude citoyenne", a-t-il soutenu. "Mon texte est républicain. Il interpelle le président que nous venons d’élire pour qu’il ne s’accommode pas d’une forfaiture", a-t-il argué se demandant si "la fraude électorale, inacceptable hier, le serait-elle devenue aujourd’hui ?", et répondant net : "non, elle n’est pas devenue acceptable".

Sa diatribe oppose deux visions de l’engagement politique : celle, exigeante, du citoyen loyal aux principes, à celle, servile, de ceux qui entourent le pouvoir pour mieux l’endormir. "Dire que la fraude n’est pas acceptable, ce n’est pas s’inscrire dans l’opposition. C’est rester loyal envers les principes et les valeurs", a-t-il déclaré avant d'enfoncer le clou : "Je ne fais pas partie des lâcheurs, de ceux qui encensent leur chef pour le pousser à la faute sans être prêts à en assumer les conséquences".

Raymond Ndong Sima en appelle à la mémoire des luttes récentes, et au devoir collectif de ne pas trahir l’élan populaire qui a permis la Transition. "N’ai-je donc pris tant de risques, consenti tant de sacrifices, que pour revenir à ça ?", a-t-il interrogé paraphrasant un monologue dans le Cid de Corneille. "l’erreur est humaine, mais persévérer dans l’erreur est diabolique", a-t-il affirmé.

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