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Politique

"Nous avons l'obligation morale, institutionnelle et politique de faire de ce processus un modèle de rigueur démocratique"

Hermann Immongault

L'Union. Monsieur le ministre, la campagne électorale pour les législatives et les locales s'ouvre aujourd'hui. Quel est votre sentiment ?

- Hermann Immongault : Tout d'abord, je tiens à vous remercier pour cette opportunité que vous m'offrez pour faire le point sur les préparatifs du double scrutin législatif et local des 27 septembre et 11 octobre prochains. À l'approche de cette échéance électorale, je ressens un profond sentiment de responsabilité et de gravité, tant les enjeux sont majeurs pour notre pays.

Ce scrutin s'inscrit dans la dynamique enclenchée par le référendum constitutionnel de novembre 2024, puis consolidée par l'élection présidentielle du 12 avril dernier. Il marque une nouvelle étape dans l'ancrage constitutionnel de la Ve République, voulu par le président de la République, chef de l'État, chef du gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema.

Il est donc de notre devoir de garantir que cette consultation populaire se déroule dans des conditions exemplaires d’intégrité, de transparence et de paix, à l'image des précédents scrutins largement salués tant sur le plan national qu'international.

Durant la phase d'examen des dossiers de candidature par la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER), plusieurs candidats ont émis un certain nombre de critiques, parfois fondées, en dénonçant des incohérences et insuffisances de la part de la CNOCER. Qu'en pensez-vous ?

- Permettez-moi de rappeler que l'organisation simultanée des élections législatives et locales est un exercice particulièrement complexe, tant sur le plan logistique que technique. L'administration, fidèle à son obligation de neutralité et d'exemplarité, s'est efforcée de répondre à cette complexité avec rigueur.

Il est vrai que quelques difficultés ont été signalées, mais elles relèvent davantage de la densité et de la diversité des candidatures que d'un dysfonctionnement institutionnel. Le nombre de dossiers reçus, inégalé à ce jour témoigne d'un réel engouement démocratique. T

outefois, il est important de préciser qu'un dossier jugé complet à sa soumission à la Commission électorale ne garantit pas automatiquement sa validité lors de l'examen approfondi par la CNOCER, seule habilitée à évaluer la conformité légale et formelle des candidatures. Par ailleurs, un certain nombre de dossiers comportaient des irrégularités manifestes, notamment des divergences de dates de naissance entre pièces officielles qui ne pouvaient être ignorées. Nous devons tous, administrations comme citoyens, cultiver une culture de rigueur administrative à la hauteur de l'enjeu démocratique.

Dans le même ordre d'idées, d'aucuns ont dénoncé la composition des Commissions électorales en pointant du doigt plusieurs manquements, notamment la violation de leur serment dans l'exercice de leurs fonctions. Ces critiques vous paraissent-elles fondées ?

Je dirais que ces critiques sont largement exagérées. Les Commissions électorales ont été installées dans les délais requis, avec pour mission de garantir une bonne tenue du scrutin dans le respect de la loi. Elles sont composées d'hommes et de femmes issus de l'administration, choisis pour leur expérience, leur probité, leur exemplarité et leur engagement au service de la République.

Certes, dans un processus aussi sensible, il est naturel que des perceptions divergente s émergent. Mais à ce jour, aucun fait avéré n'a démontré une quelconque compromission de la neutralité des commissions. L'administration reste à l'écoute des observations constructives et ouvertes à toute amélioration, mais elle ne saurait cautionner les procès d'intentions infondés.

En termes de chiffres, pourrait-on connaître le nombre de candidats à la députation et le nombre des listes en lice pour ces scrutins ?

- Comme évoqué plus tôt, nous avons enregistré une participation exceptionnelle en termes de candidatures. Ainsi, pour les élections législatives, ce sont plus de 800 dossiers de candidature qui ont été validés par la CNOCER. Quant aux élections locales, nous comptons plus de 18 000 candidatures pour les conseils départementaux et les conseils municipaux.

En rappel, tous ces candidats iront à l’assaut de 145 sièges de députés pour les législatives, et pour les locales 972 sièges de conseillers départementaux, 1 423 sièges de conseillers municipaux et 683 sièges de conseillers d’arrondissement. Vous avez donc une idée de l'important volume de travail qui a été le nôtre. Ces chiffres témoignent de la vitalité démocratique de notre pays et de l'intérêt croissant des citoyens pour les affaires publiques. À cet effet, permettez-moi de saluer leur engagement. 

Au niveau de l'organisation, serez-vous prêts le jour J ?

- Le risque zéro n'existe nulle part, mais nous mettons tout en oeuvre pour garantir que le scrutin se tienne dans des conditions optimales. Le matériel électoral est en cours de déploiement à travers tout le territoire. La liste électorale définitive sera affichée dans les délais, et la distribution des cartes d'électeurs débutera sous peu. Les commissaires électoraux ont été formés et mis à niveau pour une administration rigoureuse du scrutin. À ce stade, nous sommes sereins et confiants pour le jour J.

Le rendez-vous du 27 septembre est maintenu, et tout est mis en oeuvre pour qu'il se déroule dans le calme et l'ordre. Sur un plan pratique et opérationnel, compte tenu du nombre important de candidats, nous allons procéder, dans certains sièges, à des aménagements de certains bureaux afin d'accueillir aussi bien les scrutateurs que les représentants des candidats, les observateurs et les représentants de l'Autorité de contrôle des élections et du référendum (ACER).

Dans cette perspective, il sera demandé à chaque parti, groupement de partis ou listes de candidats de ne désigner qu'un seul représentant pour les situations où la candidature concerne à la fois les législatives et les locales. De même, le parcours de l'électeur sera réorganisé pour permettre une entrée simultanée de deux électeurs. Le premier suivant le circuit élections législatives et le second le circuit élections locales. Une fois le vote accompli et la signature sur la table d'émargement effectuée, les deux électeurs inverseraient leur parcours.

Le chef de l'État a récemment réaffirmé l'impérieuse nécessité que ces élections se déroulent, comme le 12 avril dernier, dans la transparence et la quiétude. Allez-vous tenir cet objectif ?

- Ce n'est pas seulement un objectif, c'est une exigence républicaine. Les Très Hautes Instructions du président de la République, réitérées lors du Conseil des ministres du 8 septembre 2025, sont claires : garantir des élections crédibles, transparentes et apaisées. Nous avons l'obligation morale, institutionnelle et politique de faire de ce processus un modèle de rigueur démocratique. T

out est mis en oeuvre pour répondre à cette exigence : la sécurisation du scrutin, l'encadrement des campagnes, la neutralité de l'administration, et l'implication de tous les acteurs concernés. C'est dans cet esprit de transparence, de crédibilité et de rigueur démocratique, déjà éprouvé lors de l'élection référendaire de novembre 2024 et de l'élection présidentielle du 12 avril 2025, que nous avons entamé le processus électoral en cours.

Au sortir de la dernière élection présidentielle, les résultats avaient été rendus publics avec célérité. En sera-t-il de même au soir des 27 septembre et 11 octobre prochains ?

- Il convient de souligner que le scrutin du 27 septembre est un double scrutin législatif et local avec des modalités de dépouillement et de calcul plus complexes, notamment pour les élections locales, qui se déroulent à la proportionnelle. Cela dit, nous avons tiré des enseignements des précédentes échéances et tout est mis en oeuvre pour publier les résultats dans des délais raisonnables. L'objectif reste de garantir à la fois la célérité et la fiabilité, sans compromettre la transparence du processus.

En guise de conclusion, quel est votre message à l'endroit des candidats et des électeurs ?

- Le gouvernement, conformément à la vision du président de la République, chef de l'État, chef du gouvernement, réaffirme sa détermination absolue à organiser ces élections dans un climat de paix, d'intégrité et de transparence. Nous avons l'obligation de renforcer le lien de confiance entre les institutions et les citoyens.

Aux candidats, je rappelle que la campagne électorale est une période d'expression démocratique, mais aussi de responsabilité. Faites entendre vos voix, présentez vos projets, mais faites-le dans le respect des lois, règlements en vigueur et de vos adversaires. Rejetons les invectives, les propos injurieux, haineux et privilégions les idées. La vitalité et la crédibilité de notre démocratie sont aussi à ce prix. Aux électeurs, je dis le 27 septembre est un moment clé pour bâtir ensemble le socle de la Ve République. Mobilisons-nous dans le calme et la responsabilité.

Allons voter massivement pour faire entendre nos voix et participer activement à l'édification d'un nouveau Gabon plus démocratique, plus inclusif et plus solidaire. Bref, la portée de ces élections est importante. Elles permettront l'installation de la première Assemblée nationale de la Ve République et le renouvellement des conseils municipaux et départementaux, socle de la démocratie de proximité et instruments de la gouvernance territoriale. Elles conditionneront également la composition du Sénat, garant de l'équilibre institutionnel. Le 27 septembre engage donc pleinement l'avenir politique, institutionnel et social de notre pays.

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