L'Union : Qu'est-ce qui justifie cette seconde candidature à la tête de la Fédération gabonaise de handball ?
- Sylvain Florient Pangou Mbembo : Ma candidature est motivée par la volonté de servir la jeunesse, la volonté de contribuer à l'épanouissement d'une jeunesse, parce que lorsque je suis au milieu des jeunes, je me sens aussi jeune. Je me remémore les bons moments que j'ai vécus en pratiquant très jeune le handball. Mais en fait, c'est aussi la volonté de poursuivre un projet que j'ai le sentiment de n'avoir pas totalement accompli, parce qu'il y a des facteurs exogènes qui m'ont certainement bloqué.
Si les électeurs vous accordent leurs suffrages, sur quoi sera axé ce deuxième mandat ?
- La continuité, le renforcement de l'ambition et la performance. La continuité, c'est-à-dire avancer sur les chantiers déjà commencés. Nous avons une forte avancée, certes, mais cela doit se poursuivre. Cela doit se poursuivre au niveau des ligues, au niveau des associations sportives elles mêmes. Cette continuité participe au renforcement, à la restructuration des associations sportives. Mais c'est également la continuité dans la formation des encadreurs. J'entends par encadreurs les entraîneurs, les responsables des associations sportives. Ils ont besoin d'une formation. Et également la formation des arbitres et la formation des délégués.
En quatre ans, votre bureau n'a pratiquement pas organisé de compétitions statutaires. N'est pas un désavantage ?
- Je le concède : c'est un désavantage. Mais le président de la fédération que je suis est lié. Parce qu'il n'a pas une autre source de revenus que celle de l'État. Étant entendu que c'est l'État qui doit financer les compétitions statutaires. Ça aurait été un tournoi, ça serait autre chose. Et même là, la fédération n'a pas vocation à organiser à foison des tournois. Mais au niveau des ligues, on peut les accompagner dans l'organisation des tournois.
Justement M. le président, vous dites que sans les financements des pouvoirs publics, une fédération aurait du mal à organiser une compétition statutaire. Et si d'aventure le même scénario se reproduisait ?
- Je ne le pense pas du tout. Parce que je sais que ce n'est pas ça la volonté de l'État. Le chef de l'État, à travers le gouvernement, l'a réaffirmé. Parce qu'il veut, n'est-ce pas, contribuer à l'épanouissement de la jeunesse. Il place la jeunesse au centre de leurs actions. Quoiqu'il y ait beaucoup d'autres points de la société prioritaires. Mais l'épanouissement de la jeunesse est au centre de l'action gouvernementale. Et cet épanouissement passe par la pratique du sport. Mais si, tout de même, rêvons toujours, si d'aventure, il n'avait pas à nous accompagner, mais c'est ensemble, avec les autres valeurs, que nous devons trouver une nouvelle formule pour faire jouer une compétition dite nationale. Le président de la fédération que je suis, ou que je serai à l'issue de l'élection de samedi, devrait s'entourer des acteurs et leur dire : ensemble, réfléchissons sur notre devenir. C'est vrai que j'ai une petite idée, mais à date, je mettrai ça sur la table pour que, encore une fois, avec les autres, nous allions étudier la question. Avec les autres, nous allons décider de ce que nous allons faire.
Quelles seraient vos priorités durant les 100 premiers jours de votre mandat ?
- À partir du moment où on serait à quatre mois de la fin de l'année, la priorité serait de rapidement faire jouer une compétition. Ce sera une compétition unique qui regrouperait les ligues phares de la fédération. Et après, pourquoi pas voir comment faire participer une équipe en Coupe d'Afrique.
De quels atouts disposez-vous pour être réélu ?
- Mes atouts, c'est faire comprendre à tous qu'il faut repenser le handball gabonais, remettre les acteurs au coeur du projet et restaurer leur dignité. Parce qu'en prenant la fédération, j'ai eu l'impression que les acteurs étaient dans une situation de dépendance. En ce sens qu'ils n'avaient pas leur autonomie et qu'il fallait toujours se référer à la fédération ou à la présidence de la fédération pour bénéficier d'un avantage ou non. Par restaurer leur dignité, j'entends par là leur donner une existence légale, parce que les associations sont financées par les pouvoirs publics lorsqu'elles sont reconnues. Donc ma mission serait de les encourager à obtenir cette reconnaissance-là de sorte qu'ils puissent bénéficier du soutien de l'État.
Durant ces quatre ans de mandat, qu'avez-vous fait réellement ?
- Beaucoup de choses, quoique nous n'ayons pas beaucoup communiqué sur ça. Nous avons réécrit les textes de la Fédération, formé des entraîneurs au label IHF et CAHB. Nous pouvons nous vanter d'avoir aujourd'hui un entraîneur détenteur d'une Licence B et pratiquement en passe d'avoir la Licence A. Nous avons une bonne dizaine d'entraîneurs de Licence C IHF et une vingtaine de Licence D. Ce n'est pas rien. Et comment on en est arrivé là ? Plutôt qu'envoyer les entraîneurs en stage à l'étranger, la fédération a fait venir un expert de l'IHF au Gabon et qui a formé localement.
Comme avec votre challenger, nous ne saurions passer outre le sujet du Palais des sports. Est-ce un challenge personnel pour vous de ramener le handball dans cette infrastructure à la base construite grâce à cette discipline ?
- Oui, ça nous fait mal de voir ce Palais des sports voué à autre chose que la pratique du handball et d'autres sports. La volonté des pouvoirs publics était de réhabiliter, restructurer et construire des infrastructures sportives, la réhabilitation, le Palais des sports en fait partie. J'en ai eu l'assurance pour avoir discuté avec les responsables de ce département-là. Je nourris l'espoir que dans les mois futurs, les joueurs et le public pourront renouer avec cette enceinte dédiée au handball en particulier.
De quelles entités sera composé le collège électoral sachant qu'il n'y a pas eu de compétition statutaire organisée par la Fédération depuis que vous avez été élu en 2021 ?
- Il n'y a certes pas eu de compétition, mais il y a eu des activités au niveau fédéral. Et les ligues qui ont fait jouer régulièrement leurs championnats provinciaux se sont affiliées à la Fédération. Je pense que pour les clubs qui ont participé aux activités de leurs ligues, lesquels étant affiliés à la fédération – je me mets dans cette logique – appartiennent au collège électoral. La ligue reste sous la responsabilité de la fédération en termes d'organisation de compétition et de jeu. Mais dans sa gestion, dans son organisation, c'est autre chose. Et la loi d'orientation sur le sport au Gabon distingue bien le sport amateur du sport professionnel ou semi-professionnel.
Votre mot de la fin, M. le président ?
- J'invite les membres du collège électoral à porter leur choix sur moi. Parce que nous avons commencé quelque chose qui devra se poursuivre. Et avec moi, ils peuvent être certains de participer au renouvellement et à donner un autre visage au handball gabonais.
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