MTN : sortir de l’ombre les maladies qui freinent l’Afrique

Cécité, mutilations, douleurs chroniques… Derrière des noms parfois méconnus comme le trachome, l’onchocercose ou encore l’éléphantiasis, se cachent des réalités humaines brutales. Ces maladies tropicales négligées (MTN) touchent encore plus de 600 millions d’Africains, compromettant l’éducation des enfants, la productivité des adultes et le développement des communautés.

C’est pour briser ce silence que le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen) a lancé, le 25 novembre, en visioconférence, la 4ᵉ édition de son forum dédié aux MTN, sous le thème, " De la négligence à la mise en lumière : faire avancer l’agenda africain pour l’élimination des MTN ".

Devant plus d’une centaine de journalistes et d’experts connectés issus de 49 pays, le président du Remapsen, Bamba Youssouf, a rappelé l’urgence d’agir. " Les MTN constituent un fardeau pour des millions d’Africains. La communication médiatique est une arme essentielle pour réduire le fossé de l’ignorance. "

Au-delà des chiffres, les histoires bouleversent. La directrice du partenariat de SpeakUp Africa, Yaye Sophiétou Diop, a rappelé les visages derrière ces maladies." Je pense à Mansoura, atteinte de trachome, qui rêvait simplement d’ouvrir les yeux sans douleur. Et à Fatima, souffrant d’éléphantiasis, qui disait que le regard des autres fait plus mal que la maladie. "

Pour l’OMS, le rôle des médias est devenu vital face à la désinformation. Son représentant résident au Bénin, le Dr Kouamé Jean Konan, a insisté sur ce partenariat stratégique.'' Grâce à vous, ces maladies longtemps invisibles trouvent une voix, un espace, une attention renouvelée."

Rappelant l’enjeu politique, la présidente de Galien Afrique, le Pr Awa Marie Coll-Seck, a averti qu’accepter "la persistance des MTN, c’est accepter que l’Afrique vive en dessous de son potentiel".

En clôture, le Remapsen a annoncé une cérémonie de distinction des journalistes engagés, réaffirmant sa conviction que, donner de la visibilité aux MTN, c’est déjà commencer à les vaincre.