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Législatives & Locales

Législatives et locales : que s'est-il passé à Ntoum ?

Une vue d’un bureau de vote de l’école publique de Ntoum 1.

Le 27 septembre dernier, jour d'élections législatives et locales a été marqué à Ntoum, chef lieu du département du Komo-Mondah, par des troubles qui ont entraîné l'annulation pure et simple du scrutin, créant une onde de choc dans l'opinion nationale, en raison de la gravité des faits relayés sur la toile et autres canaux. Des informations portant une ombre, mettant à l’index directement, à tort ou à raison la ministre d'État, ministre de l'Éducation nationale et candidate du Parti démocratique gabonais (PDG), Camélia Ntoutoume-Leclercq, pour avoir, selon les "casseurs", tenté de frauder dès l'entame des opérations électorales.

Face à la confusion entretenue depuis lors dans cette affaire, au regard des réactions enregistrées ici et là, nous avons tenté d'en savoir un peu plus. Plusieurs habitants de cette circonscription acquise naguère à l'ancien parti au pouvoir, adversaire principal du candidat de l'Union démocratique des bâtisseurs (UDB), se sont confiés pour permettre de comprendre ce qu'il s'est réellement passé ce jour-là.

Selon des témoignages de certains riverains présents le jour du vote, si les réseaux sociaux, à travers un nombre incalculable de vidéos, ont présenté une situation pour le moins cauchemardesque dans cette ville située à une quarantaine de kilomètres de Libreville, tout semble dire que les faits relayés ont été sortis de leur contexte.

"Arrêtez tout, fermez-moi ce bureau, vous êtes en train de vouloir tricher, cela ne va pas se passer comme ça, on ne va pas vous laisser faire", hurlaient plusieurs jeunes habillés aux couleurs de l'Union des bâtisseurs (UDB), le parti présidentiel, visiblement mécontents de voir l'un des bureaux de vote préparer son matériel aux premières heures de la matinée pour l'organisation du scrutin. Tout semble partir de là.

Sauf que la réalité est tout autre. En fait, des soupçons de préméditation pèsent sur les auteurs de ces propos dénonciateurs. Selon des informations recueillies auprès des sources officielles qui ont requis l'anonymat, on apprend effectivement que ces derniers, déterminés à faire annuler le scrutin dans cette ville, s'étaient préparés des jours à l'avance.

"C'est comme si ces gens avaient préparé ces événements des jours avant", nous siffle un habitant de la localité. Encore sous le choc, les populations disent vouloir éviter le sujet de peur d'être exposées. D'après nos informations, les auteurs de ces casses seraient "des jeunes qui habitent la zone des PK".

Pis, dans une vidéo dont notre rédaction a eu copie, il ressort que ceux-ci ont été engagés pour organiser un boycott moyennant la modique somme de 25 000 F CFA. Vraies ou fausses, toujours est-il que ces révélations interpellent sur l'urgence de faire la lumière sur ces événements qui se seraient, dit-on, déroulés en présence des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui, curieusement, n'auraient pas bougé le petit doigt.

Ce qui suscite étonnement et colère dans les rues de Ntoum, où jamais pareil cas ne s'était produit auparavant lors d'une consultation électorale. D'où la frustration parmi certains Ntoumois : "On espère vraiment qu'ils sont fiers du spectacle qui s’est passé. C'est une vraie honte pour notre pays de vivre encore de telles scènes. Comment expliquer que l'élection présidentielle se soit déroulée ici dans le calme et la quiétude et que quelques mois plus tard, on en arrive encore à de tels actes barbares", renseigne une électrice de la circonscription.

En réalité, il ressort que dans leur volonté manifeste de nuire au déroulement de l'élection, les "manifestants" s'en étaient volontairement pris à la Commission départementale du Komo-Mondah qui, n'était pas en charge du scrutin, en insinuant que les membres présents sur les lieux étaient de la Commission électorale du 1er arrondissement de la commune de Ntoum, au coeur de l'annulation du scrutin.

Quoi qu'il en soit, des questions demeurent. À qui a réellement profité ce vacarme ? Les auteurs de ces événements ne seront-ils pas inquiétés ? Le Code électoral se veut clair : "Est punie d'un (1) à douze (12) mois d'emprisonnement et passible d'une amende de cent mille (100 000) à un million (1 000 000) de francs CFA, toute personne qui a fait expulser sans motif légitime de la salle de vote un membre du bureau, un représentant d'un candidat, un représentant de l'ACER ou un observateur électoral, ou qui l'a empêché d'exercer ses prérogatives" (Art. 32). Affaire à suivre...

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