Les audiences du procès Bongo-Valentin et compagnie ont laissé les Gabonais avec un sentiment amer et une profonde colère. Les témoignages des différents accusés, décrivant la mécanique de leur enrichissement personnel, ont mis en lumière l'ampleur de la gabegie et de la prédation qui sévissaient au sommet de l'État depuis des années. Détournements de fonds, silences complices et pots-de-vin : le grand public a découvert les rouages d'un système bien huilé.
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Le passage à la barre d'Abdul Oceni Ossa est sans doute l'un des moments qui a le plus exposé ces mécanismes sombres. Plusieurs milliards de francs CFA retrouvés sur quatre comptes bancaires... Interrogé sur l'origine de cette richesse colossale, l'intéressé a répondu, nonchalamment, qu'il était ami du ls du président depuis plus de 25 ans et qu'il était "normal" que celui-ci lui "give le coca", ricane Yann.
Ce cynisme a nourri un sentiment d'injustice. " Vraiment, les gars, vous êtes forts. Pendant que le peuple cherche l'argent, vous dormez dessus. Vraiment, le Gabon était un gâteau. Tout le monde se servait, puis repartait et revenait à sa guise ", ironise Roly. Rose, quant à elle, confie : "Je vous avoue que depuis que je suis cette affaire, mon coeur est juste en colère."
Au-delà des montants faramineux, ce procès a révélé la légèreté avec laquelle les richesses du pays étaient gérées et accaparées par une petite classe. Abdoul Oceni Ossa a lui-même reconnu : "J'avais connaissance de biens et de comptes détenus à l’étranger par Noureddin Bongo Valentin."
Pour les Gabonais, la pilule est difficile à avaler. " Incroyable, ces dons de la famille Bongo-Valentin envers la famille Oceni Ossa. Mais qui peut bien croire à ça ? On appelle ça du blanchiment de capitaux. Dans tout cela, le fils de l'ancien président avait plusieurs sociétés pour bien détourner", siffle Joyce.
Mais ces détournements ne servaient pas uniquement à entretenir un train de vie somptueux. Ils étaient aussi un moyen de consolider et de conserver le pouvoir.
Davy pointe un pan encore plus sombre des révélations du procès de la "Young Team" : "Ce procès révèle que Noureddin Bongo avait envoyé Ian Ngoulou remettre une mallette de 500 millions de FCFA à un représentant du Centre gabonais des élections (CGE) pour financer la fraude de l'élection présidentielle d’août 2023 en faveur d'Ali Bongo."
Les internautes n'ont pas fini d'avoir les oreilles qui sifflent.
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