Aller au contenu principal
Sur le Net

Harmonisation des coefficients : quand la communication passe par l’instrumentalisation des élèves

Harmonisation des coefficients

Depuis quelques jours, des vidéos tournées dans des salles de classe circulent sur les réseaux sociaux. On y voit des élèves récitant en choeur : " Nous voulons continuer avec l’harmonisation des coefficients et l’APC. Merci Mme le ministre d’État. "

Dans une autre séquence, une élève de 4e du CES d’Akanda, âgée de seulement 12 ans, vante les mérites de la réforme : " Je pense que c’est une très bonne chose parce que ça nous pousse à travailler et à étudier toutes les matières sans en négliger aucune. "

Ces images interrogent. Était-il réellement utile d’associer les enfants à un débat aussi technique, qui relève d’abord d’un choix pédagogique et institutionnel ? Sur la toile, beaucoup y voient une opération de communication maladroite qui frise l’instrumentalisation. Car la question de l’harmonisation des coefficients et de l’Approche par compétences (APC) mérite une discussion sérieuse entre les principaux concernés : enseignants, parents, experts de l’éducation et autorités.

Or, au lieu d’apporter des réponses claires aux nombreuses inquiétudes, le ministère semble avoir choisi d’impliquer les élèves pour légitimer une réforme encore mal comprise. Pourtant, les interrogations légitimes ne manquent pas : comment appliquer l’APC dans des classes qui comptent parfois plus de 60 élèves, alors qu’elle exige un suivi individualisé ? Comment pallier le manque criant d’enseignants et de supports pédagogiques adaptés ? Les établissements disposent-ils des infrastructure s nécessaires pour accompagner cette transformation ?

En donnant la parole à des enfants pour vanter une réforme controversée, le risque est grand de déplacer le débat sur le terrain de l’émotion et de la communication, plutôt que de l’ancrer dans la réflexion et la pédagogie. Ce qui est attendu, c’est un dialogue transparent et constructif avec les adultes responsables de l’éducation, non une mise en avant d’élèves sommés de réciter un discours préparé.

L’école a besoin de réformes solides et adaptées, mais elle a surtout besoin qu’on la protège de toute manipulation politique ou médiatique.

Hélas, les faits ne sont pas nouveaux. En janvier 2023, dans un bus à Ntoum, un individu avait confondu meeting politique et transport scolaire. Avec une joie non dissimulée, l’homme tenta d'endoctriner de jeunes élèves en uniforme scolaire. Comme s'il avait reçu l'inspiration d’on ne sait quelle substance ou de quelle personnalité, il avait fait scander des louanges de son parti, le PDG, du chef de l’État de l'époque et son épouse, ainsi que de la ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume-Leclercq.

random pub

Petites Annonces
Chaine WhatsApp L'Union
Publicom
Logo