L'Union : Suite à l'indisponibilité du président-fondateur du CF Mounana, Hervé-Patrick Opiangah, et des démissions de plusieurs membres du directoire, vous avez été désigné vice-président intérimaire du club. Comment s'est déroulée votre désignation ?
Gregue Nguele : La désignation s'est déroulée conformément aux statuts du CF Mounana, qui stipulent que le comité directeur est l'organe décisionnaire collégial, habilité à prendre des décisions importantes en l'absence du président-fondateur. Dans ce cadre, et face à l'indisponibilité du président-fondateur ainsi qu'aux démissions de plusieurs membres du comité directeur, ce dernier a pris la décision collégiale de me nommer vice-président intérimaire. Cette démarche vise à garantir la continuité du fonctionnement du club et à préserver sa stabilité dans cette période de transition.
Quels sont les arguments ayant milité en faveur de votre désignation et pourquoi avoir accepté là où certains responsables se sont retirés ?
La désignation résulte d'un consensus unanime entre les membres du comité directeur. Face aux défis rencontrés, ils ont jugé que je disposais des qualités nécessaires pour assumer cette lourde responsabilité. Au-delà de la motivation personnelle que j'ai exprimée, ce choix reflète leur conviction que je suis à même de mener à bien cette mission dans un contexte exigeant. Quant à l'acceptation de ce rôle, là où d'autres ont préféré se retirer, ma décision repose sur un engagement profond envers une institution à laquelle je suis pleinement dévoué, tout comme chaque membre du comité qui m'accompagne. Nous sommes unis par la volonté de défendre et de préserver les intérêts du club, même dans l'adversité. Nous avons envisagé toutes les options, y compris celle de nous retirer du championnat. Cependant, les joueurs, par leurs discours et leur détermination, ont su raviver notre motivation.
Comment voyez-vous l'avenir du club sans son président-fondateur ?
Il n'est absolument pas question d'envisager l'avenir du CF Mounana sans son président-fondateur. Pour les amoureux de ce club, cette hypothèse n'est même pas une éventualité. Le CF Mounana traverse une période compliquée,
comme cela peut arriver à toute organisation, mais nous restons profondément convaincus que les choses rentreront dans l'ordre assez rapidement.
Au niveau financier, comment se porte le club ?
La situation financière du club est extrêmement préoccupante. L’indisponibilité du président-fondateur, qui est l’ordonnateur principal et le seul habilité à engager légalement le club, a entraîné une paralysie totale de notre gestion. Cela nous empêche non seulement de répondre à nos obligations courantes, mais également d’assumer les charges les plus basiques nécessaires à notre fonctionnement. Cette absence d’autorité décisionnelle aggrave notre situation, au point que nous ne pouvons même pas accéder à la subvention de l’État, pourtant essentielle à notre survie.
Avez-vous les coudées franches en termes de gestion financière ?
Traditionnellement, au CF Mounana, les présidents délégués disposent d’une grande autonomie en matière de gestion, conformément aux instructions et orientations stratégiques définies par le président-fondateur. Dans le contexte actuel, les ressources que nous mobilisons sont directement orientées vers les urgences prioritaires que nous avons identifiées.
Le mot de fin
Il est essentiel de rappeler que le CF Mounana est un pilier du football gabonais, ayant formé ou accompagné la progression de plusieurs internationaux qui ont marqué les dernières années. Des noms tels qu’Aaron Appindangoye, Aaron Boupendza, Fotso Noubi, Michel Mboula, Louis Ameka Autchanga, Bonaventure Sokambi, Duchamp Brimeau Nziengui, Shavy Babicka, Jeremy Obounet, Fadh Moubety Nzengue et Eric Baboue Bagnama témoignent de la richesse et du talent développés au sein de ce club. Cependant, le CF Mounana traverse une période critique. Sans un accompagnement et un soutien adéquats, il risque de disparaître définitivement, privant ainsi le football gabonais d'un vivier de
talents inestimable.
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