Dans la tradition républicaine, septembre est synonyme de rentrée : rentrée administrative, rentrée scolaire, rentrée syndicale, rentrée parlementaire...rentrée politique. Au Gabon, ce mois de septembre 2025 est particulier, un tournant dans l'histoire institutionnelle. Un an après l’adoption de la nouvelle Constitution et l'avènement de la Ve République, le pays entre dans une phase cruciale de sa reconstruction et de sa restauration institutionnelle et démocratique.
Au coeur de cette dynamique : un calendrier électoral dense. L’organisation des élections législatives et locales avant les sénatoriales doit permettre d’achever la mise en place des nouvelles institutions (Assemblée nationale, conseils communaux, conseils départementaux,Sénat) ainsi que les autres institutions prévues par la Ve République.
Les forces politiques, anciennes et nouvelles, et la nouvelle élite qui se forme depuis la Transition inclusive, ont l'opportunité de se repositionner et de proposer des alternatives crédibles pour constituer le personnel politique devant assurer l’expression démocratique en animant, à travers des joutes oratoires et prises de position, le débat politique contradictoire indispensable au développement du pays et au bien-être de ses populations. Le tout pour que notre démocratie retrouve une vitalité.
Pour les Gabonais, ce sera l'occasion, cinq mois après la présidentielle, de faire entendre leurs voix, redonner du sens au suffrage universel en élisant les prochains députés, conseillers municipaux et départements parmi les nombreux compatriotes retenus dans la transparence.
Le défi est immense. Mais il est à la hauteur des attentes d’un peuple qui aspire à tourner la page des crises répétées et des volumineux contentieux qui ont émaillé des années durant les élections politiques, malgré différentes refontes du Code électoral, pour enfin écrire celle d’un avenir démocratique plus apaisé et durable.
Dans cette optique, le gouvernement, désormais dirigé par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, élu lors d'une présidentielle transparente et crédible, est attendu au tournant. Il devra faire taire les critiques et les doutes apparus récemment autour des candidatures en garantissant, avec l'appui de toutes les composantes impliquées, un processus transparent, inclusif, apaisé. Une promesse que le chef de l'État, Oligui Nguema, lui-même, a réitérée en disant rendre la parole au peuple lors de ces consultations.
Cet engagement doit être tenu. Sauf à prendre le risque de voir l'opinion publique gabonaise, mobilisée et exigeante, discréditer des élections vidées de leur contenu démocratique adopté et voulu par l'ensemble des acteurs. Ce qui serait un drame pour la Ve République naissante qui se veut bien différente à plusieurs égards. La rentrée politique apparaît alors comme une phase, une étape décisive pour une nouvelle recomposition politique et institutionnelle.
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