Le département des littératures africaines de l’Université Omar-Bongo (UOB) vient d'organiser la 5e édition des Journées de la littérature africaine (LITAF), mettant, pour la première fois, la bande dessinée (BD) francophone sous les projecteurs.
L’invité vedette de cette édition 2025 était le bédéiste gabonais Yvon Landry Bekale (Lybek) dont l’œuvre engagée a séduit les organisateurs et les participants. Sous le thème " Littérature et bande dessinée d’Afrique francophone : entre regard critique et représentation sociale à travers l’univers de Lybek ", les africanistes de l'UOB ont voulu créer des passerelles entre la littérature et la bande dessinée (BD), comme l’a souligné Dr Mounziegou Mombo, chef du département LITAF et organisateur de l’événement.
Des étudiants ont analysé des planches des ''Gabonitudes'' quotidiennement publiées dans L'Union. S'en sont suivis des échanges théoriques de références européennes, ce qui a profondément touché l’auteur. Lybek, auteur autodidacte, caricaturiste à L'Union, dépeint la société gabonaise avec réalisme et humour.
Il insiste sur la centralité de la femme dans son travail : " Je dessine la femme gabonaise parce qu’elle est au cœur du foyer… Je caricature un peu, mais ce sont des femmes que l’on croise au quotidien ", a-t-il déclaré. Soupçonné de misogynie sur les réseaux sociaux, le célèbre bédéiste défend son approche : " J’admire la femme gabonaise, je ne cherche pas à la dénigrer ", soutenant que ses traits exagérés sont là pour stimuler la réflexion, pas pour insulter.
L’artiste souligne aussi que ses premières planches, vieilles de plus d'une décennie, restent d’actualité : " Rien n’a vraiment changé depuis 2010 ", constate le dessinateur, regrettant une stagnation sociale. Actuellement, Lybek prépare le 4e volume de ses ''Gabonitudes''.
"Le dessin peut sensibiliser et éduquer tout en restant accessible", relève pour sa part le chef du département des Littératures africaines, Dr Mounziegou Mombo, tout en faisant un parallèle avec les débouchés qu’offre le département (journalisme, arts, enseignement…). Cette 5e édition a confirmé le rôle essentiel de la BD pour nourrir la réflexion critique à travers une figure aussi emblématique que Lybek.
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