Alors que le second tour des législatives est prévu pour le samedi 11 octobre 2025, la CNOCER monte au créneau. En ligne de mire : des soupçons d’irrégularité liés au vote par procuration, relevés lors des scrutins du 27 septembre dernier. Des pratiques qui pourraient aussi bien fausser les résultats du premier tour des législatives, qu'altérer ceux des locales.
Dans la foulée de la sortie de l'Autorité de contrôle des élections et du référendum (ACER), le président de la CNOCER, par ailleurs ministre de l'Intérieur, rappelle le cadre légal : "La délivrance et le vote par procuration obéissent aux exigences des articles 146 et suivants de la loi 001/2025 du 19 janvier 2025". En clair, le vote par procuration n’est pas une formalité administrative légère, mais une procédure strictement encadrée par le Code électoral.
En vertu de l’article 147, alinéa 2, un électeur ne peut voter qu’une seule fois pour le compte d’un autre citoyen, ni plus, ni moins. Le respect de cette règle semble d'ailleurs non négociable. Afin de prévenir toute récidive lors du second tour, la CNOCER annonce la mise en place d’un dispositif de contrôle renforcé devant les bureaux de vote. Ce système aura pour mission de vérifier non seulement l’authenticité des procurations, mais également de s’assurer qu’aucun électeur ne vote plusieurs fois sous couvert de procuration.
Les commissions électorales seront mobilisées pour effectuer ces vérifications en temps réel. Tout contrevenant s’expose à des sanctions pénales prévues par l’article 333 du Code électoral, sans possibilité de clémence. Un durcissement des contrôles qui marque la volonté de la CNOCER de garantir un scrutin transparent et crédible. Dans le contexte politique actuel, chaque vote compte et chaque tentative de manipulation est désormais dans le viseur de l’institution électorale.
Le 11 octobre les électeurs sont donc appelés à se rendre aux urnes, en toute confiance et dans le respect strict des règles. Mais au-delà de l’action préventive de la CNOCER, une question centrale se pose : avant le second tour, que feront les juridictions compétentes (tribunaux administratifs pour les locales et Cour constitutionnelle pour les législatives), après ces soupçons d'irrégularités qui jettent le doute sur l’intégrité des résultats des scrutins du 27 septembre ?
Leur rôle est, en tout cas, décisif pour restaurer, ou au contraire miner, la confiance dans le processus électoral. Un nouveau test démocratique d'autant plus que si des fraudes surviennent malgré tout, leur responsabilité ne pourra être éludée. C’est à elles que reviendra, en dernier recours, la mission de dire le droit, et de défendre la légitimité des résultats proclamés.
Si la CNOCER tente déjà de refermer la faille, ce second tour, bien plus qu’un simple moment électoral, sera un test grandeur nature pour les institutions, et pour la démocratie gabonaise elle-même, à l'heure de la Ve République.
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