C'est une affaire qui jette à nouveau le discrédit sur le milieu sportif, mais aussi sur l'institution judiciaire dans son ensemble. Non sans indigner la famille d'une jeune fille âgée de 16 ans aujourd'hui et internationale gabonaise de judo qui a été agressée sexuellement par son coach, Me Ondo Metogo. Tout aurait commencé lorsque l'adolescente s'est rendue chez ce dernier, courant 2024 et elle y serait restée jusqu'à une heure tardive. C'est ce prétexte qu'il aurait mis en avant pour convaincre les parents de la fille, qui le prenaient comme un des leurs, de la laisser dormir chez lui. Une belle occasion pour l'encadreur qui, malgré la résistance de l'adolescente, accomplit sa basse besogne. Plus tard, alors que la fille prend part à un tournoi continental au Cameroun, il s'y rend, à ses frais, avec l'idée d’abuser encore d’elle. De retour à Libreville, il l'invite chez lui en arguant une réunion de groupe qu'il organise. Se retrouvant seule, elle comprend qu'il s'agissait d'un subterfuge. Impuissante, elle se fait à nouveau violer. Puis, son bourreau lui intime le silence, sinon elle vivrait un calvaire. Mais la jeune victime se confie à sa mère. La famille porte alors plainte contre Me Ondo Metogo. La déposition est soutenue par le résultat d'un examen médical qui révèle que la jeune judokate est enceinte de 5 mois, suite aux viols répétés.
Le 23 du même mois, son encadreur est placé sous mandat de dépôt. Mais trois jours plus tard, il est étonnamment libéré sans que la famille n’en soit informée. D'où la déception des parents et leur décision de porter l'affaire à la connaissance de SOS Prisonniers Gabon. Le 1er décembre dernier, cette ONG écrit au garde des Sceaux en sollicitant son intervention pour que justice soit rendue. Elle explique que le mis en cause a effectivement été placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction du 8e cabinet, mais qu'il n'a passé que 72 heures derrière les barreaux.
Sa victime l'a d'ailleurs reconnu à sa sortie des cours, car il rôdait dans les environs de son établissement scolaire. SOS Prisonniers Gabon, qui ne comprend pas pourquoi l'enquête n'avance plus, rappelle qu'au Gabon, la loi n° 003/2018 a été adoptée pour protéger l'enfant.
Ce texte est renforcé par le Code pénal qui définit le viol comme étant "tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui, avec violence, contrainte, menace, surprise ou ruse". Son auteur est puni de 15 ans de réclusion criminelle et d'une amende de 50 millions de FCFA.
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