Une situation d'urgence qui interpelle

Le tronçon routier Bifoun- Ndjolé, noeud vital long de 56 kilomètres desservant le nord-ouest, le nord, le nord-est et le sud-est du Gabon, est aujourd'hui dans un état de délabrement critique. Cette dégradation, qualifiée d'infernale par les usagers, provoque une crise aux multiples facettes, tout en affectant profondément l'économie nationale et la sécurité des biens et des personnes.

Sur le plan économique, les conséquences sont palpables. Le temps de parcours a triplé, nécessitant désormais 3 à 4 heures pour une distance aussi courte. Cette épreuve, destructrice pour les véhicules, est à l'origine de la flambée des prix du transport. Les agences desservant par exemple Ndjolé, Makokou ou Booué n'ayant d'autre choix que de répercuter le coût des pannes et des trajets interminables sur les billets.

Les denrées alimentaires provenant de l'arrière-pays subissent la même inflation, aggravée par la perte fréquente de marchandises périssables sur ce chemin chaotique. Tout le monde sait que les routes dégradées ne permettent pas l'évacuation facile des produits agricoles vers les centres de commercialisation. Ce qui crée des pénuries sur les marchés avec pour conséquence la hausse des prix des produits alimentaires.

La sécurité des personnes est, elle aussi, gravement compromise. Les accidents se multiplient, souvent causés par des manoeuvres hasardeuses pour éviter les cratères qui jalonnent la chaussée. Les collisions entre poids lourds et véhicules légers sont régulières. Pire, en cas d'accident grave, l'évacuation des blessés vers les centres hospitaliers les plus appropriés (Libreville notamment) devient un parcours du combattant, mettant des vies en péril faute d'une route praticable.

Face à cette situation d'urgence, l'appel à une intervention de l'État se fait pressant. Ce tronçon, véritable colonne vertébrale nationale, ne peut rester plus longtemps dans un tel état d'abandon. Les usagers et les acteurs économiques attendent une action rapide du ministère des Travaux publics pour la réfection complète de cette route, condition indispensable au désenclavement des régions et à la sécurité de tous.