Salles d'audiences comble. La sécurité bien présente. La presse aussi. À la barre, 9 accusés sur 12. Leurs noms : Ian Ghislain Ngoulou, Jessye Ella Ekogha, Gabin Otha Ndoumba, Kim Un, Abdul Mubcith Oceni Ossa, Steeve Nzegho Dieko, Gisèle Mombo, Jordan Camuset et Cyriaque Mvourandjiami.
Ont manqué à l'appel, Ali Saliou Mohamed, l'autre ls d'Oceni Ossa, pour raison de maladie, a-t-on appris. Mais aussi, Noureddin Bongo Valentin et Sylvie Aimée Marie Valentin-Bongo, partis du Gabon officiellement pour des raisons de santé également. Sachant que les deux derniers cités ne se présenteront pas à leur procès, la Cour criminelle spécialisée s'était déjà préparée à les juger par contumace.
Si elle a reporté à demain l'examen des dossiers des autres, la juridiction a donc débuté la présente session par ces deux cas concernant le ls et l'épouse de l'ancien président gabonais, Ali Bongo Ondimba. Lesquels sont poursuivis, entre autres, pour présomption de délinquance financière, association de malfaiteurs, contrefaçon des documents officiels, blanchiment de capitaux, contrefaçon des Sceaux de la République, instigation au faux, concussion, corruption active, usurpation de titre et de fonction.
L'audience s'est tenue conformément au Code de procédure pénale qui dispose en son article 257 que "lorsque, après un arrêt de renvoi, l'accusé n'a pu être saisi en vertu de l'ordonnance de prise de corps ou s'il ne se présente pas à la suite de la notification qui en a été faite à son domicile, il est jugé par contumace, sans le concours des jurés, par les magistrats professionnels".
Si la Cour n'a pas entamé l'examen au fond de l'a aire, des révélations scandaleuses ont tout de même été faites sur la stratégie de prédation mise en place par la "Young team" constituée autour de Noureddin Bongo Valentin. L'influence de ce dernier a continué même après ses fonctions de coordonnateur général des Affaires présidentielles.
Une véritable gabegie financière puisque, selon le greffier audiencier, il ordonnait toujours des décaissements au directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique de l'époque, non seulement pour créditer des comptes privés, mais aussi pour payer des salaires ou des primes aux membres de l'administration publique et aux employés de ses sociétés. D'où, par exemple, l e décaissement d'une somme de 49 milliards de FCFA pour créditer deux comptes bancaires privés.
De plus, le même Noureddin, Ali Saliou Mohamed et Ian Ghislain Ngoulou auraient régulièrement reçu des bonus pétroliers provenant des contrats signés entre l'État et certaines compagnies du secteur, ainsi que d'autres primes exceptionnelles. Il en est de même pour Ali Saliou Mohamed, qui recevait des bonus pétroliers oscillant entre 200 et 250 millions de FCFA.
En somme, la machine aurait ainsi fonctionné. Elle aurait pro té à l'ancienne First lady et à son fils, jusqu'au soir du 30 août 2023. L'on parle également de détournement de biens d'autrui et de recel, particulièrement pour celle qui se faisait appeler Sylvia alors. Elle aurait accaparée des biens immobiliers d'un ex-proche collaborateur de son époux, alors qu'il était encore en détention préventive pour des faits, entre autres, de blanchiment d'argent, dans le cadre d'une opération mains propres.
La lecture de ces infractions a donc situé l'assistance sur le patrimoine immobilier de ces deux membres de la famille Bongo. En somme, sur leur fortune. L'affaire sera de nouveau débattue aujourd'hui. Une large partie de l'opinion espère que la justice va s’exprimer avec rigueur, sans préjugés et sans qu’il n'y ait de passe-droits.
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