Port-Gentil : les marins de Peschaud rompent le silence

Les marins de la société Peschaud Gabon ont dénoncé, à la faveur d’un point de presse tenu le week-end écoulé, le “mauvais traitement” qu'ils subiraient de la part de leur employeur, caractérisé par la suppression de la “prime de chantier” estimée à 6 000 F seulement, dont le paiement est d'ailleurs prévu par l’article 53 de la convention d’entreprise Peschaud de 2012.

C'est après avoir sollicité, mais en vain, l’arbitrage de la direction provinciale des affaires maritimes et de la direction générale de la Marine marchande, pour la résolution de ce litige les opposant à leur employeur, qu'ils ont décidé de s’en remettre au ministère des Transports pour trouver un modus vivendi face à ce qu’ils qualifient de “collusion frauduleuse” entre la direction générale et les entités administratives suscitées. Car au lieu de l’arbitrage sollicité, l’administration, “complaisante”, aurait plutôt opté pour la mise en place d’un comité de suivi. Modifiant ainsi la démarche souhaitée par les plaignants.

Les marins de Peschaud déplorent, par ailleurs, la disparition des contrats d’engagement maritime, la modification unilatérale de la formule de calcul des congés, la présence de personnels étrangers non habilités, le tout, dénoncent-ils, en violation flagrante du Code de la Marine marchande, au nez et à la barbe de la délégation “silencieuse”.

En 2016, le non-paiement de la prime de chantier avait déjà fait l’objet d’une première grève. Pour l’avoir réclamée, 14 marins auraient déjà été licenciés. Les nombreuses démarches engagées auprès des autorités locales n’ont rien changé. Les marins regrettent que les inspecteurs du travail"ne puissent pas faire correctement leur travail".