Élise Ikapi, une Gabonaise de 34 ans, a comparu devant la Cour criminelle de Port-Gentil, le jeudi 25 juillet dernier. Incarcérée depuis 2021, elle a répondu des faits de coups mortels perpétrés sur sa meilleure amie, Élodie Maroundou, âgée de 30 ans au moment des faits. Le 20 avril 2021, vers 19 heures, dans un quartier du 2e arrondissement, une bagarre éclate entre les deux amies à la faveur de laquelle Élise s'arme d’un couteau et assène plusieurs coups à Élodie, au dos, au cou et sur le flanc droit.
Transportée de toute urgence à l’hôpital, Élodie, qui avait blessé Élise à la hanche et au doigt à l’aide d’une bouteille cassée, succombera à ses blessures. Tout serait parti d'un coup de fil qu’Élise a reçu de sa grande sœur, l'informant qu’une publication Facebook, photo à l’appui, affirmait qu’elle était lesbienne. Son aînée lui indique ensuite que l’auteur de la publication se trouve dans son entourage. Bouleversée à l’idée que le secret sur son orientation sexuelle soit désormais su de sa famille, Élise croit Élodie, son amie la plus proche, responsable du post.
À l'audience, lors de ses réquisitions, le Ministère public a soutenu que le fait pour Élise, ceinture noire de judo, d’avoir poignardé son amie à des points vitaux, témoigne de l’intention de donner la mort. Ainsi, le parquet général a requis la requalification des coups mortels en assassinat et exigé 20 ans de prison sans aucune circonstance atténuante.
Après avoir plaidé coupable pour coups mortels, l’avocat de la défense a sollicité l’indulgence de la Cour face à une mise en cause étreinte par le remords. Par ailleurs, a poursuivi l’avocate, l’assassinat ne saurait être retenu comme crime. La préméditation et le guet-apens, deux notions qui le caractérisent, n’étant pas réunis. Rendant son verdict, la Cour a requalifié le crime de coups mortels en celui de meurtre, avant de condamner l'accusée à 15 ans de prison et à une amende de 500 000 francs CFA.
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