Plaine-Orety : quand sécheront ces larmes ?

C'est un désastre. Ce qu'il s'est passé à Plaine-Orety, dans le cadre de la campagne de déguerpissement des personnes qui y habitent, n'est rien d'autre qu'un désastre. Politique peut-être, au regard du séisme émotionnel provoqué, mais surtout social. Et la communication du gouvernement n'a pas du tout arrangé les choses. Bien au contraire.

Car personne ne comprend, sauf ceux qui sont à la manœuvre apparemment, comment l'équipe gouvernementale peut parler de mesures d’accompagnement alors que des familles entières sont déjà déguerpies, leurs maisons détruites par les bulldozers obligeant et condamnant les occupants à dormir à la belle étoile.

Pourtant, ce projet de déguerpissement des populations du boulevard Triomphal et des zones environnantes n'est pas nouveau. Le processus ayant entouré la construction de l'ambassade de Chine, de l’Assemblée nationale ou du Sénat, du ministère des Eaux et Forêts et de la maison de la Télévision et de la Radio Georges-Rawiri n'a jamais suscité autant d'indignation, de pleurs, de malaise…

Les grosses têtes qui ont géré ce dossier de Plaine-Orety semblent avoir oublié qu'il est difficile de trouver un logement décent en si peu de temps. Au cas où ils auraient perdu la mémoire, il convient de leur rappeler que notre pays souffre d'un déficit d'environ 300 000 logements décents. La cause est une urbanisation rapide et mal maîtrisée par le gouvernement. Ce même gouvernement qui s'empresse de détruire, selon de nombreux témoignages, sans s'assurer des contours.

Mais le plus dur est sans aucun doute pour les chefs de famille qui ne sont pas nantis, sinon ils n'auraient pas construit à PlaineOrety, et qui doivent encore penser à ce que leurs progénitures puissent se présenter aux examens de fin d'année sans trop de pression. Comment réussiront-ils à faire l'impasse sur un tel traumatisme alors que ces concours déjà présents vont déterminer l'avenir de beaucoup d'enfants ?