Le ministre d’Etat en charge de l'Économie, Henri-Claude Oyima, a annoncé hier, sur LinkedIn, la mise en place de comptes spécifiques pour sécuriser les projets cofinancés par le Gabon et ses partenaires internationaux. Cette annonce survient alors que des discussions sont en cours avec les bailleurs de fonds autour des orientations visant à assurer une gestion plus efficace des projets co-financés. " Un compte dédié sera mis en place pour chaque projet, de telle sorte que les décaissements s'effectueront en toute transparence, suivant des règles établies conjointement par le gouvernement et les bailleurs de fonds ", a-t-il indiqué.
La réussite de cette "réforme" va reposer, selon le ministre d’Etat Oyima, sur la mise en place d'un comité de pilotage. " Pour le gouvernement, priorité est donnée à l'accélération de la mise en oeuvre de ces projets structurants conformément aux instructions de Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la République. Cela implique un mécanisme de suivi renforcé qui reposera sur un comité national de pilotage constitué des membres du gouvernement et la vérification de la conformité des projets par le ministère de la Planification, avant tout engagement financier du ministère de l'Économie et des Finances ", a-t-il précisé hier.
Ce "verrouillage" vise, avant tout, à éviter que ces financements prennent des voies autres que leur but initial. " Par ailleurs, aucun emprunt contracté ne sera utilisé pour financer le fonctionnement de l'administration, la masse salariale et le service de la dette. Ces dépenses devront exclusivement être couvertes par les recettes de l'État ", a averti Oyima.
Le ministre de l'Économie, en évoquant ces possibles détournements, rappelle, indirectement, ces fortes suspicions de détournements de fonds destinés à des projets de développement au Gabon, y compris ceux financés par des partenaires internationaux, rapportés au fil des ans. Ainsi, en 2014, l'ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong avait révélé qu'une grande partie des 750 milliards FCFA (1,5 milliard de dollars), récoltés grâce à l’eurobond "Gabon 2023" émis à New York, n'avait jamais servi au projet initial. Soit le paiement des dépenses du budget 2013.
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