Voyager à l'intérieur du pays, en empruntant les routes nationales 1 et 2, relève désormais de la témérité. Sont surtout concernées par cette situation désastreuse, les sections Bifoun-Lambaréné, Ndendé-Tchibanga, Loubomo- Mayumba, Bifoun-Ndjolé et Mitzic-Oyem. En cause : le niveau de dégradation de ces axes routiers pourtant très sollicités. L'un d'eux est particulièrement éreintant pour les usagers, à savoir Bifoun-Ndjolé. Il faut, aujourd'hui, entre trois et quatre heures pour parcourir les 56 km qui séparent ces deux localités de la province du Moyen-Ogooué.
Engagée par le gouvernement pour réhabiliter cette voie en 20 mois, l'entreprise Sogea a finalement jeté l'éponge. Les travaux commencés de manière effective se sont brusquement arrêtés au bout de 7 km (seulement !) d'enrobé. Soit un faible taux de réalisation d'environ 13 %. Et dire que cette entreprise française de BTP était, comme d'habitude, passée à la caisse du Trésor public en décembre 2023 pour percevoir la somme d'au moins 8 milliards de FCFA. Au titre d'avance sur les travaux de démarrage dudit tronçon.
Mesurant l'importance de cette voie à vocation sous-régionale, car reliant Libreville au Congo et au Cameroun, tout en desservant les provinces de l'Estuaire, du Moyen-Ogooué, du Woleu- Ntem, de l'Ogooué-Ivindo, de l'Ogooué-Lolo et du Haut- Ogooué, le gouvernement a pourtant opté pour le remplacement de Sogea par Colas-Gabon. Sauf que cette solution tarde à se mettre en oeuvre. Et les usagers en souffrent toujours. Une solution viable est également espérée sur le tronçon reliant les chefs-lieux des départements de l'Okano et du Woleu.
Au ministère des Travaux publics et de la Construction, l'on admet que "cette route est techniquement déclarée morte", car réalisée il y a plus de vingt ans. Il en est de même pour celle de Bifoun-Lambaréné. L'on a d'ailleurs souvenance que le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a présidé, courant mars 2025, le lancement des travaux de réhabilitation de cette route longue de 70 km. Mais depuis lors , l'entreprise adjudicataire brille par son absence sur le terrain. Au quotidien, les automobilistes doivent composer avec les nids-depoule qui les exposent aux accidents.
Une situation inconfortable vécue aussi par les usagers des routes Tchibanga-Mayumba et Tchibanga-Ndendé. Initiés en 2013 et à l'arrêt depuis 2015, les travaux relancés pourtant en décembre de l'année dernière peinent à se poursuivre. La faute, non pas à Covec, mais aux services financiers de l'État qui refusent de régler les factures de la société chinoise. Même les instructions du président de la République pour trouver une solution rapide à ce problème n'ont toujours pas été exécutées. Les usagers des Nationales 1 et 2 sont donc à la peine. Qu'il s'agisse des conducteurs ou des passagers.
Le département ministériel compétent devrait prendre à bras-le-corps ce problème, tout en comptant sur une réaction rapide de l'administration financière, l'impatience gagnant du terrain. Car, si rien n'est fait, avec les fortes pluies en cours, les axes routiers en question vont davantage se détériorer. Nul besoin de rappeler que les programmes dans ce secteur essentiel ont pour objectifs de conserver et d'améliorer le niveau de service du patrimoine routier national. En somme, cela permet de satisfaire la collectivité en minimisant les coûts de circulation, en accroissant la sécurité des usagers en leur offrant des conditions de circulation sûres et confortables.
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