Le Chocolat-des-filles emportera-t-il cette guerre contre les faux pasteurs ?

Son surnom n'a rien à avoir avec ce que tout le monde pensait. À savoir chercher du succès auprès de la gent féminine. Mais c'est plutôt un nom spirituel lié au manguier sauvage présent dans les forêts gabonaises dont le fruit, exclusivement ramassé en brousse par les femmes, permet d'obtenir le fameux chocolat indigène appelé odika par la plupart des ethnies gabonaises et ndock chez les Fang.

Dans la culture gabonaise, cet arbre nourrit les humains et les animaux. Il est à la fois une source de vie, un lien social et un lien avec le sacré. C'est l'explication qu’a donne l'intéressé en fin de semaine dernière, lors du débat très suivi l'opposant à un prêtre du Cameroun sur une chaîne de télévision camerounaise.

Durant cette émission, Bienvenue Nziengui Ntoutoume, alias Le Chocolat-des-filles, a littéralement humilié son adversaire. Selon plusieurs internautes du Gabon, du Cameroun et bien d'autres pays, ledit prêtre n'a pas du tout été à la hauteur du jeune gabonais. Et ce n'est pas la première fois. Il a l'habitude des plateaux télévisés et son discours franc lui vaut une grande audience aujourd'hui.

Un combat contre l’exploitation financière des fidèles. C'est la lutte qu'il s'est donnée. Membre des églises dites éveillées durant 19 ans, Le Chocolat-des-Filles se dit être bien placé pour dénoncer la perfidie de ces hommes et femmes qui profitent de la naïveté des fidèles pour s'enrichir et vivre dans une insolente opulence.

Toutefois, son combat ne s'arrête pas là. Il attaque aussi ceux qu'il appelle "les faux Nganga" et invite les Africains à opérer un retour aux religions traditionnelles fondamentales léguées par leurs ancêtres. Il faut savoir que cette bataille a été menée, plus d'une décennie avant lui, par Steeve Mve, un autre révolté des pratiques des églises. Ce dernier avait brusquement disparu des écrans de télévision, au moment où son combat contre les faux pasteurs faisait rage, affaibli par la maladie.